Bibiane Talbot apprend à vivre pleinement avec la maladie de Parkinson
Depuis 22 ans, Bibiane Talbot doit composer avec la maladie de Parkinson. Malgré les nombreux symptômes, cette résidente de Sainte-Aurélie refuse que sa vie soit totalement freinée par ce trouble neurologique.
Aujourd’hui âgé de 67 ans, Bibiane Talbot prend 17 pilules par jour, étalées sur six prises, pour pallier le manque de dopamine associé à la maladie, ainsi que contrôler sa haute pression et son manque de calcium.
«On a déjà appelé l’ambulance deux fois parce qu’elle avait oublié de prendre ses médicaments. Elle était raide et ne pouvait même pas se lever du lit», se souvient René Paquet, son conjoint.
Aussi opérée aux deux genoux pour des problèmes d’arthrose, Bibiane Talbot n’a pourtant jamais cessé d’être active. Voyageant l’été avec son mari dans une roulotte pour courir les campings et festivals, elle fait aussi du tricot et de la danse country.
Bibiane Talbot et René Paquet sont également bénévoles pendant Nashville en Beauce à Saint-Prosper, ainsi qu’au sein d’Entraide Parkinson Beauce.
«Mes petits-enfants m’ont souvent posé des questions sur la maladie et j’ai été honnête avec eux. J’ai toujours voulu conserver mon autonomie le plus possible. Je me donne un coup de pied dans le derrière pour sortir et bouger. Mon frère a été handicapé par un arrêt cardiaque et est resté en chaise roulante jusqu’à son décès. Je ne veux pas vivre comme ça», explique-t-elle.
Changement progressif
Avant l’âge de 45 ans, Bibiane Talbot était en parfaite santé. Ménagère et gardienne d’enfants dans des résidences privées, elle a commencé à ressentir des raideurs dans ses bras et à perdre l’équilibre en marchant, au point où celle-ci avait de la difficulté à s’habiller et se coiffer.
«Je ressentais aussi beaucoup de fatigue. Mon médecin croyait au départ que c’était relié à la glande thyroïde. Comme les traitements n’ont pas fonctionné, j’ai consulté un neurologue qui a vu tout de suite que c’était le Parkinson», explique Bibiane Talbot.
Le facteur héréditaire a joué dans le cas présent, car son père avait déjà souffert de cette maladie. Cependant, il est impossible de prévenir l’arrivée de la maladie de Parkinson. Aucun médicament ne peut encore ralentir ou arrêter la progression de la maladie.
René Paquet avoue que Bibiane Talbot a trouvé difficile d’accepter son état. «Elle aurait pu être opérée au cerveau, mais il n’y avait aucune garantie que sa vie serait mieux», précise-t-il.
Avec Entraide Parkinson Beauce, Bibiane Talbot et René Talbot ont constaté l’importance de mieux faire connaître la maladie auprès du public et des instances gouvernementales.
«Ma femme a été plusieurs années sans aucun revenu, car elle ne pouvait se qualifier pour aucun programme d’aide. Le Parkinson n’était pas inclus dans les maladies admissibles», dénonce René Paquet.
Entraide Parkinson Beauce tiendra une collecte de fonds lors d’un gala amateur le 29 octobre à 13h au restaurant la Grille à Saint-Prosper. L’objectif est d’amasser 3000 $, les chanteurs et musiciens pouvant s’inscrire sur place.
Pour être bénévole à Entraide Parkinson Beauce, on peut appeler au 418 484-2860 ou 418 225-2233. L’organisme possède aussi sa page Facebook
.Faits sur la maladie de Parkinson
– Chaque jour au Canada, 25 personnes reçoivent un diagnostic de maladie de Parkinson. Elles perdront 15 années de vie en pleine santé.
– Premier rang pour l’utilisation de médicaments d’ordonnance par rapport aux autres affections neurologiques
– Les malades sont directement touchées par un déficit cognitif et la démence : 40 % de ceux-ci ont des difficultés à penser ou à résoudre des problèmes. La moitié souffre de troubles de mémoire.
– La maladie de Parkinson n’est pas une étape normale du vieillissement, mais son incidence augmente avec l’âge. De toutes les personnes diagnostiquées, 85 % ont plus de 65 ans.
– Les soins en établissement prennent 200 fois plus de temps pour les personnes souffrant d’une affection neurologique.
– Pour la maladie de Parkinson, le nombre moyen de jours de soins en établissement est de 50,5 jours chez les hommes et 76,1 jours chez les femmes.
* Source : Parkinson Canada