Canam célèbre ses 60 ans

Canam célèbre cette année son 60e anniversaire et pour l’occasion, le président du conseil, Marcel Dutil, ainsi que le président et chef de la direction, Marc Dutil, sont revenus sur l’histoire de l’entreprise.

Elle a été fondée le 15 août 1960 par Roger Dutil et Gilberte Lacroix-Dutil, de même que deux partenaires américains originaires de Boston. Neuf mois plus tard, l’usine était construite à Saint-Gédéon et commençait sa production.

L’endroit de sa construction n’a pas été un hasard. En pleine guerre froide, les entreprises américaines ne pouvaient importer d’acier provenant de pays du bloc de l’est, dont la Pologne et la Tchécoslovaquie, alors que c’était possible de le faire au Canada.

L’entreprise fabriquait donc les poutrelles à Saint-Gédéon avant de les exporter aux États-Unis où l’ensemble de la production était envoyée durant les premières années d’exploitation.

Au commencement, l’usine faisait 13 600 pieds carrés, bien loin des 600 000 pieds carrés qu’elle occupe aujourd’hui. «Nous fabriquions entre 15 et 20 tonnes par semaine. Il y avait une douzaine d’employés qui travaillaient entre 20 et 25 heures par semaine», raconte Marcel Dutil, qui a lui-même travaillé en tant qu’assembleur dès l’ouverture en 1961.

À l’époque, les employés travaillaient sur un plancher de terre et gagnaient 0,85 $ de l’heure. «L’usine n’était pas chauffée. À partir du mois de novembre, nous ne voyions pas au-delà de 50 pieds de distance. Pour se réchauffer, nous brûlions les boîtes de carton qui contenaient les baguettes pour souder lorsqu’elles étaient vides», se souvient-il.

Une réputation qui fait sa marque de commerce

Avec les années, l’entreprise a acquis sa réputation. «Canam est ce qu’elle est aujourd’hui grâce au personnel dédié que nous avons eu, le service et la qualité des produits que nous offrons et notre intégrité», énumère M. Dutil.

Le président et chef de la direction, Marc Dutil, et le président du conseil, Marcel Dutil, ont fait un survol des 60 premières années de Canam.

«Nous nous sommes fait plus de clients en faisant des erreurs qu’à faire des bons coups, car quand tu fais une erreur sur un projet et que le lendemain matin tu dis que tu es coupable, que tu le répares et que tu paies pour, le client sait qu’il peut dormir tranquille et que, quoi qu’il arrive, nous ne nous sauverons pas», poursuit-il.

Canam a graduellement fait sa marque sur le marché canadien. En 1984, l’entreprise a fait son entrée en bourse. Cette aventure dans le domaine publique a pris fin en 2017 lorsqu’elle a été rachetée par M. Dutil et American Industrial Partner.

Des différents sur la façon de gérer la compagnie ont fait en sorte qu’en 2020, la famille Dutil, le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec ont racheté les parts du partenaire américain. «Les actionnaires acceptent que nous gérions l’entreprise pour les 20 prochaines années et pas seulement sur les 24 prochains mois. Cela fait une grande différence», indique Marc Dutil.

La pandémie de COVID-19 a chamboulé bien des choses. Cependant, le fait que Canam soit dans le domaine de la construction est une chance, d’autant plus que beaucoup de leurs clients sont dans le domaine de l’alimentation. «Ce sont des gens qui ont besoin de nous maintenant», ajoute M. Dutil.

La compagnie doit toutefois jongler avec un manque de main-d’œuvre étant donné qu’elle ne peut accueillir de travailleurs étrangers, notamment de la Colombie. Elle reçoit quand même des candidatures, mais pas suffisamment.

Malgré la situation économique actuelle, Canam a décidé de continuer d’investir dans ses infrastructures. Elle injectera entre autres 15 M$ dans son usine de Saint-Gédéon pour l’agrandir et ajouter de nouveaux équipements.

L’an prochain, la compagnie soulignera les 60 ans du début de sa production à l’usine de Saint-Gédéon.