Cannabis: plusieurs municipalités prévoient interdire sa consommation dans les lieux publics
Il sera légalement possible de consommer du cannabis à des fins récréatives à compter d’aujourd’hui au Canada. Plusieurs municipalités de la région prévoient cependant interdire sa consommation dans les lieux publics.
À Saint-Georges, le maire, Claude Morin, a annoncé en ouverture de la séance du conseil du 9 octobre que les conseillers et lui travaillaient sur règlement qui en interdirait la consommation «partout où l’alcool est interdit», ce qui inclut tous les espaces publics, comme les rues, les trottoirs et les parcs.
Selon M. Morin, le règlement sera adopté le 12 novembre et sera effectif à compter du 21 novembre. «C’est un peu sévère. Il y a eu beaucoup de discussions, mais nous sommes unanimes [au conseil]. Nous préférons être plus sévères au début, quitte à nous ajuster par la suite. Ce sera la Sûreté du Québec (SQ) qui sera responsable d’appliquer le règlement», précise-t-il.
Ce dernier avise aussi qu’il sera interdit de consommer du cannabis lors de célébrations, par exemple la fête du jour de l’An, bien que la ville dispose d’un permis d’alcool.
Il espère que les villes de la MRC vont adopter le même règlement. «Nous aimerions établir une politique au niveau de la MRC Beauce-Sartigan», ajoute le maire de Saint-Georges.
À La Guadeloupe, le conseil travaille aussi à mettre sur pied un règlement basé sur celui interdisant l’alcool dans les lieux publics, tout comme Saint-Georges. «Nous voulons aussi interdire la consommation de cannabis dans les salles que nous louons, bien que nous acceptons que les gens y consomment de l’alcool», précise la directrice générale, Christiane Lacroix.
Les Etchemins et Robert-Cliche
La municipalité de Saint-Prosper n’a pas encore de règlement sur le cannabis. «Nous allons regarder avec la MRC [des Etchemins] pour avoir un règlement unique étant donné que nous sommes tous desservis par la SQ et que c’est elle qui appliquera le règlement», indique le directeur général de la municipalité de Saint-Prosper, Dany Desjardins.
Les élus de la MRC Robert-Cliche ont décidé d’adopter la même approche. Le directeur général de Beauceville, Félix Nunez, confirme que la ville travaillera avec les autres membres de la MRC Robert-Cliche pour établir une réglementation unique.
D’ici là, la réglementation entourant le cannabis sera la même que celle sur le tabac. «Nous voulons qu’il y ait le moins d’endroits possible où il est possible de consommer [du cannabis]», poursuit M. Nunez.
La SQ appliquera les règlements
De son côté, la SQ mentionne qu’une même réglementation au sein d’une MRC lui facilitera la tâche au niveau de l’application du règlement. «Nous appliquerons les règlements adoptés par les municipalités», affirme la porte-parole du corps policier, Joyce Kemp.
La SQ ne possède pas à ce jour, l’appareil de détection de tétrahydrocannabinol (THC) dans la salive autorisé par le gouvernement fédéral, le Drager Drugtest 5000. «Ce n’est pas exclu que nous l’utilisions un jour», ajoute toutefois Mme Joyce.
Elle rappelle également que la conduite avec les facultés affaiblies par le cannabis demeure illégale. «C’est déjà présent dans le Code criminel. La sanction ne change pas», prévient-elle.
Environ 90 % des agents de la SQ sont formés pour reconnaître un conducteur intoxiqué par le cannabis.