« ­Ce n’est pas parfait, mais nous allons dans la bonne direction »

Le ­Carrefour ­jeunesse-emploi de ­Beauce-Sud (CJEBS) a accepté de commenter la situation de ­Leila ­Gaëlle dans le but de sensibiliser la population au racisme et à la discrimination à l’embauche alors que la venue des travailleurs étrangers est nécessaire dans la région.

À lire également : Racisme et discrimination à l’embauche : elle dénonce un « traitement inhumain »

L’agente d’intégration et de sensibilisation en immigration, ­Mélanie ­Grenier, affirme que bien que des gens soient racistes dans la région, le racisme n’est pas généralisé.

Le ­CJEBS a d’ailleurs fait un sondage auprès de 40 personnes dont les familles ont immigré dans la région le printemps dernier. « ­Environ le tiers ont répondu qu’un membre de leur famille ou ­elle-même avait été victime de racisme », ­révèle-t-elle.

« ­Historiquement, il y a toujours eu une petite crainte face à la différence. Et la différence pouvait venir du village voisin. On se rappelle les conflits dans les bars entre des personnes de ­Saint-Georges et de ­Beauceville », ­poursuit-elle.

Cependant, les craintes face à la différence tombent rapidement dès que les gens discutent ensemble selon elle. Cette dernière ajoute avoir reçu des témoignages de personnes qui ont vécu plus de racisme à ­Montréal que dans la région.

Selon le sondage, les endroits les plus fréquents où s’est produit un acte de racisme sont à l’école, principalement dans la cour d’école, et en emploi. « ­Nous avons approché le centre de services scolaire pour présenter des ateliers dans les écoles si nous sommes autorisés à entrer [avec les mesures sanitaires]. Le ­CSSBE était d’ailleurs ouvert à l’idée », ­précise-t-elle.

Encore du chemin à faire

Pour ce qui est du domaine de l’emploi, ­Mme ­Grenier raconte une situation où une personne avait de la difficulté à trouver un emploi. En changeant son nom, elle a finalement été rappelée pour une entrevue. « ­Nous avons définitivement encore du chemin à faire, mais nous allons dans la bonne direction », ­affirme-t-elle.

Rappelons que le ­CJEBS offre des formations sur les chocs culturels. « ­Le but est d’amener les gens à mieux comprendre la réalité de l’autre. Nous donnons des trucs autant aux personnes immigrantes qu’aux employeurs », explique ­Mme ­Grenier.

Pour revenir à la situation de ­Mme ­Gaëlle, l’agente d’intégration indique que les odeurs corporelles font partie de ces différences qu’il faut apprendre à accepter. « ­Notre nez n’est pas habitué et c’est pour cela que nous le remarquons, mais nous avons tous une odeur corporelle. On m’a déjà dit que nous sentions le petit lait », mentionne ­Mme ­Grenier.

En terminant, le ­CJEBS a développé deux nouvelles formations sur les femmes du monde et les religions du monde. Elles seront offertes autant aux entreprises qu’aux organismes et qu’à la communauté. « ­Le but est de mieux se connaître et de mieux vivre ensemble », ­conclut-elle.