« C’est une nouvelle intéressante, mais ce n’est pas la panacée » – Richard Lehoux
POLITIQUE. Dans le but de répondre à la pénurie de main-d’œuvre au Québec, le gouvernement fédéral permet l’augmentation du nombre maximal de travailleurs étrangers temporaires (TET) dans les entreprises de certains secteurs de l’économie pour des postes à faible salaire. Les entreprises peuvent donc embaucher jusqu’à 20 % de ces travailleurs, plutôt que 10 %.
Le projet pilote qui devait initialement prendre fin en 2023 a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2024.
Si le député de Beauce, Richard Lehoux, salue l’entente entre les paliers de gouvernement, ce dernier est toujours préoccupé, car dans cette annonce, rien n’indique que la venue des travailleurs soit simplifiée. « Les délais pour faire venir un TET étaient de trois, quatre ou cinq mois avant la COVID, mais là, c’est environ 12 à 13 mois pour toute la paperasse », explique M. Lehoux.
Sa crainte, c’est que ce ne soit pas plus simple pour les entreprises d’embaucher des TET. « Il faut diminuer la paperasse, mais je n’ai rien vu de tangible dans l’annonce de la ministre Qualtrough et c’est ma crainte que ça continue d’être difficile », ajoute-t-il. Il n’a pas non plus eu vent que plus de fonctionnaires allaient être affectés aux dossiers des TET.
Selon les besoins des régions
Pour les TET agricoles, l’obligation de voir s’il n’y a pas de Canadiens disponibles sur le marché a été abolie, explique le député. Il souhaiterait que cette étude de marché ne soit pas imposée aux entreprises des autres secteurs de l’économie. « Avec un taux de chômage de 4,6 %, est-ce qu’on peut arrêter ça? » se questionne-t-il.
« Les revenus que nos entreprises ont perdus en raison du manque de main-d’œuvre représentent des milliards de pertes. Ça devrait être la priorité numéro un de réduire la paperasse. Pourquoi le programme n’est-il pas géré selon le taux de chômage de chaque région? »
Selon le député de Beauce, il s’agit d’une preuve que le gouvernement actuel est déconnecté des besoins des régions.
Par ailleurs, la durée des visas de travail a été réduite de trois ans à deux ans, ce qui signifie que pour les entreprises, dès qu’un travailleur est arrivé depuis 10 mois, il est déjà le temps de refaire les démarches.
M. Lehoux espère que cette annonce pourra aider quelque peu les entrepreneurs, mais il affirme que si les effectifs ne sont pas augmentés pour traiter les demandes, le problème va persister. La lourdeur administrative qui a pris de l’ampleur en raison de la pandémie et du télétravail ne fait que compliquer des démarches qui étaient déjà compliquées à la base.