Conflit de travail chez Olymel: le syndicat est blasé

VALLÉE-JONCTION. Alors que la direction d’Olymel décide de menacer 500 travailleurs de son abattoir à Vallée-Jonction en plein contexte de rareté de main-d’œuvre, le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) croit toujours qu’une entente négociée est possible.

« Ce n’est pas la première fois qu’Olymel décide de menacer ses salarié(e)s de fermeture et tente de diviser les membres du syndicat en faisant craindre des abolitions de postes. Ça fait plus de 50 ans que les employeurs des abattoirs utilisent ces stratégies méprisantes pour leur main-d’œuvre. Pour notre part, après avoir consulté nos membres lors de notre assemblée du 17 août dernier, assemblée durant laquelle 57 % de nos membres ont jugé que l’entente déposée n’était pas à la hauteur de leurs attentes, nous nous sommes présentés devant le médiateur spécial avec l’intention de négocier de bonne foi une nouvelle entente, a affirmé Martin Maurice, président du STOVJ. Nous sommes donc toujours disposés à nous présenter à la table de négociation afin d’en arriver à une entente négociée. »

M. Maurice a rappelé qu’en 2007, les employés ont connu une baisse de leurs revenus de près de 40 %, sous la menace de la fermeture totale de l’usine. Puis, de 2007 à 2021, les plus bas salariés ont vu leur salaire de base augmenter de 1,13 $ l’heure.

« Pour tous les salarié(e)s qui reçoivent ce mépris en plein visage depuis tant d’années, il est clair que les tactiques et l’attitude d’Olymel ne règleront pas son grave problème d’attraction et de rétention de sa main-d’œuvre, tout en menaçant de manière durable la paix industrielle nécessaire au bon déroulement de ses activités. Si les éleveurs de porcs cherchent le vrai responsable de la situation actuelle, c’est bien du côté de la haute direction d’Olymel qu’il faut regarder et, surtout, demander des comptes. Pire encore, contre toute logique, en abolissant son quart de travail de soir, Olymel peinera à rattraper les porcs en attente qui s’accumulent depuis le début du conflit de travail. Ils ont beau vouloir mettre la responsabilité des porcs qui pourraient être euthanasiés sur le dos du syndicat, c’est Olymel qui signe les contrats avec les éleveurs, qui gère ses approvisionnements et qui doit aussi s’entendre avec ses salarié(e)s. Sur la place publique, Olymel semble se préoccuper plus du sort des porcs que de celui de ses propres salarié(e)s. Imaginez comment ceux-ci se sentent actuellement. »

Qui plus est, dans le contexte actuel de rareté de la main-d’œuvre, un grand nombre de travailleurs ont à son avis déjà plusieurs autres emplois beaucoup moins pénibles qui s’ouvrent à eux. « Si les éleveurs de porcs pensent qu’Olymel travaille actuellement dans leur intérêt, ils se trompent amèrement », conclut M. Maurice.

Mentionnons que sur son compte Twitter, Jean Boulet, ministre du Travail et de la Solidarité sociale du Québec, dit avoir convoqué la direction d’Olymel ainsi que les représentants syndicaux à son bureau de Québec demain (jeudi) matin. « La situation est critique pour les éleveurs de porcs et nous n’accepterons pas de vivre un nouvel épisode de gaspillage alimentaire. Les parties doivent s’entendre. Il faut que ça cesse », a-t-il publié.