Connaissez-vous bien le porc qui se trouve dans votre assiette ?
L’industrie porcine en Beauce représente 571 éleveurs, 3614 emplois et des retombées économiques de 359 M$. Par contre, que savez-vous des étapes menant de l’élevage au produit que vous cuisinez à la maison ?
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Pour en savoir plus, le journal a rencontré les copropriétaires du Groupe Lessard Demers et de Porcella, dont le siège social est situé à Saint-Honoré-de-Shenley.
Cette aventure agricole s’est amorcée en 1982 lorsque Pierre Demers et Gaétane Lessard ont fondé Les Élevages LD. Ils se sont lancés en affaires en achetant une maternité de 125 truies pour la reproduction, avant de vendre les porcelets pour l’engraissement.
«Mon père travaillait dans le lait et mon grand-père dans le porc. J’ai été élevé là-dedans et ma femme aussi. On a choisi d’investir dans le porc parce que le contexte économique était favorable pour ce type d’industrie», affirme Pierre Demers.
Agrandissement
Soucieux de voir grandir leur entreprise, Pierre et Gaétane ont acheté ou construit d’autres bâtiments en Beauce et dans les Appalaches. Le but était de contrôler presque toutes les étapes de l’élevage porcin avec une pouponnière, deux maternités, cinq bâtiments d’engraissement, ainsi qu’une meunerie.
En moyenne, ces endroits regroupent 2800 porcelets (pouponnière), 800 truies (maternité) et 7000 porcs (engraissement). L’hygiène et le suivi des reproductions sont des éléments supervisés avec minutie.
«Dans la maternité, la douche est obligatoire avant d’entrer. On la désinfecte aux quatre semaines. Pour l’engraissement, on nettoie aussi régulièrement. En reproduction, l’insémination est faite par un agent de la CIPQ (Centre d’insémination porcine du Québec). Nous choisissons la semence selon les races désirées, comme le Yorkshire ou Landrace, ou le Duroc qui est brun», précise Gaétane Lessard.
Les animaux sont nourris à 40 % avec du soya, blé et maïs cultivé dans un champ de 1600 acres appartenant à l’entreprise. Le reste est acheté chez des compagnies alimentaires spécialisées.
«Chaque étape de production demande une alimentation différente. Nous avons créé une quinzaine de recettes où on ajoute des minéraux et vitamines. Avant, on faisait cela à la main, mais tous les bâtiments ont maintenant des systèmes automatisés», mentionne Pierre Demers.
Odeurs ?
L’élevage porcin vient souvent avec les problèmes d’odeurs. Pierre Demers confirme que l’entreprise a collaboré avec les autorités municipales avant d’aller de l’avant pour l’ajout d’un bâtiment.
«Il n’y a pas de maisons à proximité de nos bâtiments situés à Saint-Honoré, Saint-Benoît, Sainte-Clotilde et Adstock. Aucune municipalité n’a demandé qu’on prenne des mesures spéciales pour éliminer les odeurs. Dans notre champ, on étend nos fertilisants seulement une semaine au printemps et à l’automne», dit-il.
Relève assurée
C’est en mai 2006 que leurs fils Pascal et Patrick sont devenus actionnaires. Tous deux ont un DEP en production porcine, Patrick ayant aussi obtenu une attestation collégiale en gestion d’entreprise agricole.
«On voulait travailler là-dedans et avoir notre place dans l’entreprise familiale. Nous ne nous sommes jamais posés la question à savoir si on ferait autre chose», affirme Pascal Demers.
Les deux fils et leurs parents se sont lancés dans la transformation en 2016 en utilisant environ 5 % de la production totale des cellules d’engraissement des Élevages LD (voir autre texte). Le reste de la production, soit 95 %, est acheté et abattu par Olymel à Vallée-Jonction.