Conseiller personnel du pape François

ACTUALITÉ. Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et primat du Canada, a reçu récemment la mission de conseiller au sein du Conseil des cardinaux. Ils sont au total neuf cardinaux à avoir été sélectionnés personnellement par le Saint-Père.

« Je n’ai pas choisi ce titre, le pape François m’a demandé ce service et j’ai dit oui. J’ai accueilli cette mission. J’essaie de servir, accompagner, soutenir et être un bon pasteur au sein de l’Église. […] Les huit autres cardinaux administrent comme moi des diocèses partout dans le monde. Nous sommes appelés à donner notre point de vue sur nos régions, les diverses réalités culturelles, ecclésiales et sociopolitiques. Le pape veut savoir ce qui se passe sur le terrain, et ce partout dans le monde », mentionne le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, originaire de Saint-Hilaire de Dorset.

« Comme cardinal, je siège à Rome au sein de quatre ministères de secteurs de la vie : les laïcs, la vie, et la famille ; la culture et l’éducation ; le culte divin et la discipline des sacrements ; et la vie consacrée. De plus, j’ai deux conseils, celui de l’économie du Saint-Siège et du Synode (une institution qui réunit des évêques délégués et qui réfléchissent sur une question précise). Le pape m’a demandé de collaborer et d’apporter mon point de vue », souligne le prêtre beauceron qui est fier de ses origines et de l’héritage reçu par sa famille.

C’est en 2009 que Gérald Cyprien Lacroix a été nommé évêque auxiliaire par le pape Benoît XVI. Il a succédé au cardinal Marc Ouellet en devenant archevêque de Québec en 2011. En 2014, il a été reçu Cardinal par le pape François. Il était alors dans la cinquantaine.

« Les règles de l’Église exigent un minimum de 120 cardinaux âgés de moins de 80 ans. Ce sont eux qui vivent le conclave et qui élisent, parmi eux, un nouveau pape, lorsqu’un pape meurt ou, dans le cas de Benoît XVI, quitte ses fonctions », indique-t-il.

En 2008, lors du Congrès eucharistique international, 200 évêques et une soixantaine de cardinaux s’étaient rassemblés à Québec. Il avait assisté à une conférence donnée par Jorge Mario Bergoglio, qui va devenir, cinq ans plus tard, le pape François 1er. Ironiquement, le cardinal Lacroix ne s’est jamais senti à l’aise en compagnie des évêques et des cardinaux, avant d’en devenir un, admet-il.

Lors de la visite papale au Canada, l’an dernier, Gérald Cyprien Lacroix a accompagné pendant quelques jours le pape François, d’Edmonton à Sainte-Anne-de-Beaupré.

« J’ai été ému par sa grande humanité, je l’ai vu pleuré, écouté. C’est un homme de cœur, il comprend la souffrance humaine. Il prend le temps de rencontrer les gens », dit-il.

35 ans de prêtrise

Le cardinal Cyprien Lacroix souligne cette année ses 35 ans de prêtrise. Il avait 10 ans lorsqu’il a vu ses parents vivent une expérience profonde de la foi catholique. À 18 ans, il entre à l’institut séculier Pie X : une forme de vie consacrée dans l’Église qui permet à des hommes et des femmes de donner leur vie à Dieu en réponse à un appel vocationnel.

« J’ai d’abord été appelé à donner ma vie au service de l’Évangile comme laïc. J’ai été designer graphiste dans une imprimerie pendant six ans, j’étais heureux. À l’âge de 25 ans, je désirais vivre d’autres expériences. Je me suis engagé comme missionnaire en Colombie, en Amérique du Sud, auprès des pauvres. C’est là que j’ai eu l’appel à devenir prêtre », explique-t-il.

Celui-ci précise que l’annonce de l’Évangile sur le terrain pour se faire proche des gens demeure sa mission première. Il a d’ailleurs présidé la messe en mémoire de la Cène du Seigneur, Jeudi saint dernier, à l’église de l’Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie, à Saint-Georges.