Contrer la Renouée du Japon passe par la sensibilisation

Le Bureau d’écologie appliquée de Québec termine cette année son mandat de sensibilisation de deux ans accordé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation afin de contrer la Renouée du Japon. Aux dires de Nicolas Houde de cette firme, on devra redoubler d’effort pour empêcher cette plante envahissante de s’incruster davantage dans le paysage beauceron.

Lors de la première année du mandat, le Bureau d’écologie appliquée a sensibilisé les acteurs du monde agricole et les producteurs. Lors de la seconde année, les municipalités ont été conscientisées à ce problème, mais beaucoup de travail reste à faire selon lui. «Chez les municipalités, il y a toujours de la place à l’amélioration. Comme à Saint-Georges, les autorités sont au courant et ils essaient de combattre certaines colonies. Mais cet été, il y a de plus petites municipalités où je les informais pour la première fois que cette plante se trouvait sur le territoire», mentionne M. Houde.

«Notre sensibilisation ne s’est pas arrêtée aux municipalités longeant la rivière Chaudière, où l’envahissement de la Renouée du Japon est épouvantable. Elle se propage de diverses façons. Il n’est pas rare de la voir pousser le long de rails de chemins de fer et peut même pousser dans une craque d’un trottoir. Cette plante opportuniste prend la place de nos arbres et arbustes indigènes. Il faut préserver l’intégrité de notre écosystème», ajoute ce dernier.

Après avoir sensibilisé les municipalités sur les façons de combattre la Renouée, le Bureau d’écologie appliquée veut rejoindre le grand public. «Produisant des panicules de fleurs blanc crème, elle est facile à identifier en cette saison. Certaines gens trouvent cela tellement joli qu’ils en plantent au chalet», déplore M. Houde.

Une plante coriace

Originaire d’Asie, cette plante vivace à croissance rapide figure au palmarès des 100 pires espèces envahissantes de la planète. Elle possède des racines appelées rhizomes qui peuvent s’enfoncer à plus de deux mètres de profondeur et s’étendre latéralement sur sept mètres. Ces tiges souterraines libèrent des toxines qui empêchent l’établissement d’autres végétaux. Les fragments de rhizome peuvent demeurer en dormance dans le sol pendant 10 ans.

«Pour venir à bout de la renouée, il faut une combinaison de différentes techniques (la fauche des tiges et l’arrachage des racines) et de la patience. Une fois que nous avons arraché les racines, il faut installer une bâche ou une toile noire. Parfois, on peut même utiliser des herbicides lorsque ce n’est pas à proximité d’un cours d’eau. C’est un combat qui s’étire sur trois à cinq ans», commente M. Houde.