De la forte demande aux surplus à cause de la COVID-19

Au départ, la pandémie de COVID-19 a causé une forte hausse en demande d’œufs. Les producteurs sont maintenant obligés de réduire leur volume de production de 10 %.

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«Au début de la pandémie, beaucoup de gens ont fait des provisions dans les épiceries. Les tablettes se sont vidées rapidement, comme avec le papier de toilette», explique Paulin Bouchard, président de la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec (FPOQ) et producteur à Saint-Gédéon.

Ces mêmes tablettes ont été renflouées en partie par les œufs réservés normalement à la restauration. «C’est pour cela que les épiceries vendaient plus des œufs de grosseur moyenne, alors qu’on retrouve d’habitude les œufs de gros format. Il a fallu passer de l’emballage en vrac aux boîtes de carton», indique M. Bouchard.

Au même moment où les restaurants rouvrent leurs portes, les réserves d’œufs faites par les consommateurs n’ont pas été tous mangées. Pour éviter de jeter des œufs, les producteurs québécois enverront jusqu’à 500 000 poules à l’abattoir plus tôt que prévu.

«Une poule pond 52 semaines avant qu’on la transforme en poulet pour des produits, comme la soupe ou la nourriture d’animaux domestiques. Présentement, l’abattage est devancé de deux semaines. Pendant ce temps-là, il y a moins d’œufs pondus. Nous n’avions pas le choix, car l’œuf est une denrée périssable. On se réajustera selon la demande», dit Paulin Bouchard.

Heureusement, les usines de transformation ont recommencé à acheter plusieurs carcasses de poule. La production avicole étant protégée par la gestion de l’offre, les producteurs seront compensés pour leurs pertes financières. «Pour le consommateur, il n’y aura pas des grosses hausses sur le prix des œufs», assure M. Bouchard.