De machiniste à entrepreneur pour l’environnement

Machiniste de formation, Yves Lessard de Beauceville a fait le saut de l’entrepreneuriat à petits pas avec un déchiqueteur à essence qu’il a inventé. Aujourd’hui, son entreprise Déchiquetage de Beauce recycle l’équivalent de 75 000 à 100 000 livres de papier par semaine.

L’aventure entrepreneuriale d’Yves Lessard a commencé en juillet 2008. Avec l’aide d’un ami, il avait mis au point une machine pour faire le déchiquetage de papier à temps perdu. Si au départ, il prenait des contrats après son quart de travail et pendant ses «vacances», son entreprise lui a exigé plus d’absences de son emploi. «Par chance, j’ai eu de bons patrons. Ils étaient ouverts à cela. Ça m’a permis de monter ma clientèle tranquillement», raconte le Beaucevillois.

En janvier 2010, M. Lessard a pu s’acheter un premier camion avec déchiqueteur intégré qui était cinq fois plus performant et un peu plus écologique que son déchiqueteur «maison» fonctionnant à l’essence. L’année suivante, soit en février 2011, il avait suffisamment de contrats pour travailler à plein temps comme travailleur autonome. En septembre de la même année, il a acheté la clientèle d’une entreprise à Berthier-sur-Mer afin de poursuivre son expansion.

Aujourd’hui, Déchiquetage de Beauce dessert des clients provenant des régions de Québec-Chaudière-Appalaches, de l’Estrie, du Bas-Saint-Laurent, et même du Centre du Québec avec deux camions acquis respectivement en 2013 et en 2017. Sa plus récente acquisition permet non seulement de déchiqueter 7500 livres de papier à l’heure, mais fait aussi la destruction de disques durs. «Nous sommes l’un des premiers au Québec avec ce type de camion pour la destruction de disques durs», raconte M. Lessard.

D’après ce dernier, si les entreprises semblent plus sensibles à cette réalité, les consommateurs, eux, devront être davantage sensibilisés à l’importance de la destruction des disques durs pour éviter la fraude et assurer la protection de leurs renseignements personnels. «Si vous changez d’ordinateur, retirez votre disque dur, même s’il ne fonctionne plus, avant d’en disposer d’en façon sécuritaire. La destruction physique et complète demeure le moyen le plus sûr. En l’espace de quelques secondes, le disque dur se retrouve complètement broyé», mentionne celui qui a déjà eu des contrats pour la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), Industrielle Alliance et la Ville de Québec.

«Un disque dur contient beaucoup d’informations telles que nos mots de passe, nos documents confidentiels et plusieurs autres fichiers personnels. De plus, les rôles ont été inversés avec le temps, c’est souvent le client qui imprime ou numérise les divers relevés, factures, états financiers, etc. N’oublions pas que même un photocopieur dispose d’un disque dur», insiste le travailleur autonome.

Après les disques durs, il souligne que le prochain domaine qui sera en vogue sera la destruction des téléphones cellulaires qui s’accumulent à un rythme fou sur la planète.

Délaisser votre déchiqueteur personnel

D’après Yves Lessard, confier la destruction de documents confidentiels à une entreprise spécialisée permet aux individus et aux entreprises de s’assurer d’une meilleure valorisation du papier. «Chaque fois que le papier est recyclé, il perd un peu de sa valeur. Quand le grade de celui-ci est élevé, ça revient dans notre économie directement. Ça coûte moins cher de faire venir des camions que de payer quelqu’un à faire le déchiquetage manuel. Un bac bleu de 225 livres se déchiquette en l’espace de 2 à 3 minutes. Les petites machines ne sont pas performantes et bien souvent le papier déchiqueté puis jeté dans bac bleu n’est pas d’assez grande qualité pour être récupéré», confie l’entrepreneur qui se déplace chaque année à la Journée de prévention contre la fraude au Carrefour St-Georges.