Démystifier la Tourette avec Gilles pis la p’tite

Olivia Leclerc et Andréanne Fortin, originaires respectivement de Saint-Georges et de Plessisville, ont lancé la chaîne YouTube «Gilles pis la p’tite» afin de dédramatiser et de démystifier le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), dont Andréanne est atteinte.

Leur but est d’inciter les gens à s’informer sur le SGT, notamment sur le site Internet de l’Association québécoise du syndrome de la Tourette (www.aqst.com) pour éviter qu’ils portent un jugement lorsqu’ils voient une personne ayant le SGT avoir un tic.

La chaîne a été lancée le 29 août avec une première vidéo et compte 747 abonnés au moment de mettre l’article en ligne.

Les commentaires positifs ont été nombreux depuis le début. Des parents leur ont notamment écrit pour parler de leur enfant, qui a le SGT, et demander des conseils. D’autres personnes ont décidé de ne plus cacher le fait qu’ils ont ce syndrome à leurs proches.

«Nous sommes très surprises des retours que nous avons. Cela nous a fait réaliser qu’il y a un manque», mentionne Andréanne. «Il y a des gens qui nous ont demandé s’ils pouvaient utiliser nos vidéos à l’école pour faire comprendre aux jeunes ce qu’est la Tourette», complète Olivia.

Des Maisons des jeunes les ont également invitées à venir partager leur histoire. «Ce sont des trucs que nous sommes en train d’assimiler et que nous allons mettre en œuvre pour partager encore mieux que juste par l’entremise de nos vidéos», poursuit la Beauceronne. Les deux complices envisagent de faire le tour des écoles.

Mieux vaut en rire

Les vidéos montrent les deux jeunes femmes, qui se sont rencontrées à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, dans des situations du quotidien, que ce soit en train de faire de la cuisine ou de jouer à des jeux de société.

«Dès mon arrivée à l’École de théâtre, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas beaucoup de personnes qui savait ce qu’était [le SGT]. Il y avait un manque à ce niveau. Nous nous sommes donc dit que nous allions le partager pour que le plus de gens possible sachent ce qu’est la Tourette», indique Andréanne.

Selon elles, le fait d’accepter leur différence en fait un allié. «Je n’ai pas la Tourette, mais à 25 ans, je mesure quatre pieds et dix pouces, d’où le nom de la chaîne. Ce que nous voulons partager, c’est qu’il faut en rire, banaliser la situation et l’accepter. Quand on accepte notre différence et on s’en fait une alliée, on devient plus fort», partage Olivia.

Elles ont toutes les deux gradué de l’École de théâtre. «Cela prouve qu’on peut réaliser son rêve, peu importe ce que c’est. Notre but ultime est d’être comédienne. Bien que tu sois petite ou que tu ais la Tourette, tu peux atteindre tes objectifs, même si tu es différente des standards de la société», ajoutent-elles.

Le fait de pratiquer une passion aide à diminuer les tics. Dans le cas d’Andréanne, celle-ci n’a aucun tic lorsqu’elle joue au théâtre ou devant la caméra.

Syndrome Gilles de la Tourette

Le SGT est un trouble neurologique. Il se manifeste notamment par des tics verbomoteurs, l’écholalie et, dans de plus rares cas, la coprolalie, soit le fait de dire des mots obscènes de façon incontrôlée.