Denis Lapointe est sauvé grâce au rein de sa conjointe

Les chances pour qu’un tel événement arrive étaient minimes, et pour Denis Lapointe, atteint d’une très rare maladie du sang qui dégradait ses reins, trouver en sa conjointe, Caroline Bolduc, un rein compatible relève presque du miracle.

Rencontré le lendemain de sa sortie de l’hôpital après s’être fait greffer un rein, Denis Lapointe pète le feu, comme il le dit si bien lui-même. Il est même déjà de retour au travail. Il avait hâte d’y retourner. La guérison n’est pas terminée, mais déjà il se sent revivre. «La seule chose que je ressens, c’est la plaie», explique-t-il.

C’est en septembre 2015 que la vie bascule pour M. Lapointe. Entré d’urgence à l’hôpital, il apprend, après plusieurs semaines de tests qu’il est atteint du syndrome hémolytique urémique atypique (SHUA), une rare maladie sanguine qui a détruit ses reins pendant des années. Le verdict est sans appel : dialyse plusieurs fois par semaine jusqu’à ce qu’un donneur compatible soit trouvé. Par chance, il existe depuis peu (un an et demi) un médicament pour traiter le SHUA qui empêchera la maladie de détériorer son nouveau rein. «C’est un miracle ce médicament-là. J’étais mort sur une civière. Ils m’ont donné ça le mercredi et le vendredi, j’étais à la job», s’exclame M. Lapointe. Mais reste encore le rein à trouver.

Du côté de la famille, les enfants, le père et la mère ont 50 % des chances d’être compatibles. Chez les frères et sœurs, ce pourcentage grimpe entre 70 et 75 %. Dans le cas de M. Lapointe, personne n’était compatible. Plusieurs personnes lui ont offert un rein, mais c’est lorsque sa conjointe, Caroline Bolduc, a passé le premier match test qu’il a pu voir la lumière au bout du tunnel. Le fait que Mme Bolduc soit compatible est si rare qu’il n’existe même pas de statistiques.

Montagnes russes d’émotions

Il est complexe de trouver un donneur compatible, mais il est encore plus difficile de trouver quelqu’un en santé, explique Caroline Bolduc. À chaque étape du processus, c’est la crainte et le stress que les médecins découvrent une maladie qui rend inadmissible au processus de don. «Le parcours avant est beaucoup plus difficile émotivement que la chirurgie et l’après», ajoute Mme Bolduc.

Après l’enlèvement de son rein, elle n’est restée que trois jours à l’hôpital et si ce n’est de la petite cicatrice de cinq centimètres, Caroline Bolduc est remise à 100 % et vit normalement. L’avantage qu’a eu le couple dans tout ce processus, c’est d’être actifs et très en forme. La récupération est plus rapide.

Au total, le processus de don a duré près de sept mois. Un long sept mois pour Denis Lapointe, qui a dû, pendant cette période, diminuer de beaucoup ses activités. En tant que propriétaire du magazine Aventure Chasse & Pêche, M. Lapointe a dû annuler plusieurs voyages de chasse et de pêche ainsi que des salons aux États-Unis, car il devait se rendre à l’hôpital plusieurs fois par semaine pour la dialyse.

L’importance du don d’organes

«On est chanceux parce qu’on avait une solution. Caroline était compatible et on n’a pas eu à attendre un donneur. Il y en a pour qui c’est très long. Le médecin, quand il m’a annoncé que mes reins étaient finis, m’a dit : tu vas lutter, on va te mettre un rein et tu vas revivre», indique Denis Lapointe. 

Maintenant qu’il est de nouveau en santé et capable de mordre dans la vie, M. Lapointe invite toute la population à signer sa carte de don d’organe. Caroline Bolduc sera d’ailleurs de la Marche du rein qui aura lieu au Parc Veilleux à Saint-Georges le dimanche 29 mai prochain. Même si M. Lapointe ne peut y être, il commandite tout de même des participants.

L’accueil des marcheurs aura lieu dès 9h et le départ de la marche est prévu pour 10h. Pour s’inscrire et pour plus d’informations, consultez le www.rein.ca/marchequebec.