Des années difficiles à prévoir selon l’APCHQ

Préoccupée des prochaines années difficiles dans son milieu, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) propose une série de solutions pour contrer notamment les effets du resserrement des règles hypothécaires annoncé par le gouvernement fédéral en octobre dernier. Seulement pour 2017, elle prévoit une diminution de 7 % des mises en chantier en Beauce-Appalaches et de 18 % pour le reste du Québec.

La Tournée régionale sur l’habitation de l’Association s’est arrêtée à Saint-Georges le 27 février dernier afin de discuter des enjeux avec ses membres. L’un des principaux constats émanant de la Tournée est que l’accession à la propriété est de plus en plus difficile. D’ailleurs, à peine 61 % des Québécois sont propriétaires contrairement à 70 % des Canadiens.
«C’est significatif et préoccupant. Ce sont les jeunes qui ont de plus en plus de difficultés à acheter une première maison. Comme société, il faut se dire que c’est un enjeu et que nous devons y faire face. Il y a des solutions qui sont possibles», a lancé le vice-président Développement stratégique et Communications de l’APCHQ, François-William Simard.

Pour améliorer la situation, l’APCHQ propose l’implantation d’un régime d’accès à la propriété (RAP) intergénérationnel et d’un programme de prêts sans intérêt afin aider les nouveaux acquéreurs à financer leur mise de fonds. De plus, elle réclame l’abolition des droits de mutation qui sont mieux connus sous le nom de la «taxe de bienvenue».

«Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une bonne source de revenus pour les municipalités du Québec. Nous allons tenter de convaincre le gouvernement du Québec au cours des prochains mois. Il s’agit d’un gros cheval de bataille, mais nous avons l’appui de la population», lance M. Simard.

Si les droits de mutation ne sont pas abolis, l’Association réclame au moins que la formule soit actualisée afin qu’elle tienne compte de la montée en flèche de la valeur des propriétés au cours des dernières années. «La formule n’a pas été revue depuis 1992. Seulement depuis le début de l’an 2000, le prix d’une maison moyenne au Québec est passé de 110 000 $ à 270 000 $», insiste ce dernier.

Soutien à la rénovation

En plus de soutenir l’accession à la propriété, l’APCHQ a récemment fait d’autres demandes dans le cadre des consultations prébudgétaires auprès du gouvernement provincial. Elle réclame la poursuite du crédit d’impôt à la rénovation RénoVert qui vient à échéance le 1er avril prochain.

De plus, l’Association souhaite que le crédit soit aussi applicable pour les propriétaires qui n’occupent pas leurs logements. «Le parc locatif n’est pas entretenu suffisamment au Québec. En ce moment, il y a un déséquilibre. Ça va prendre un incitatif», insiste le vice-président.  
Il rappelle que cet incitatif pourrait s’inscrire dans le cadre de la Stratégie énergétique du Québec afin de réduire l’empreinte énergétique des bâtiments locatifs en plus d’améliorer le confort des locataires, soutenir le domaine de la construction et réduire le travail «au noir».