Des cabanes à sucre « mieux rodées » face à la COVID-19

Le 15 mars 2020, en pleine saison acéricole, les cabanes à sucre ont fermé leurs portes à cause de la COVID-19. Pour les entreprises ayant survécu à la crise, il n’était pas question de priver les gens de se sucrer le bec en 2021.

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En activité depuis 1993, la Cabane à Pierre de Frampton s’est jointe cette année au mouvement provincial Ma cabane à la maison. Plus de 70 cabanes à sucre au Québec participent à ce projet monté par l’Association des salles de réception et érablières du Québec (ASREQ).

« C’est une promotion commune sur le web (macabanealamaison.com) impliquant différents partenaires. Dès le 22 février, les gens pourront commander des boîtes gourmandes et choisir entre la cueillette ou la livraison. On va desservir un grand territoire, allant de Thetford à Lac-Etchemin, en passant par Lévis, Bellechasse et la Beauce », explique Nathalie Poulin, directrice des opérations à la Cabane à Pierre.

Ces boîtes contiendront des repas similaires aux menus offerts normalement à la cabane. Ouverte à l’année, la Cabane à Pierre avait déjà testé différentes méthodes de commandes à emporter.

Depuis mars dernier, les cabanes à sucre ont annulé des centaines de rassemblements. (Photo Stéphanie Allard/Tourisme Chaudière-Appalaches)

« Nous avions fait des promotions estivales et au temps des Fêtes. La clientèle était surtout locale. On avait des points de chute à Lévis et Québec (livraison), mais ça ne compensait pas tous les touristes étrangers et les réceptions. Malheureusement, nous avons mis à pied la majorité des employés pour passer à travers la crise », confirme Mme Poulin.

Comme la Cabane à Pierre tire le tiers de ses revenus annuels au printemps, le concept Ma cabane à la maison arrivait à point. L’ASREQ a aussi été créée pour défendre les droits des érablières/salles de réception durant la pandémie.

« Nous avons eu des prêts et subventions salariales pour limiter les dégâts. Notre entreprise n’avait aucun ratio d’endettement avant la pandémie. Tout le monde n’a pas eu cette chance », affirme Mme Poulin.

Espérance d’une zone orange

Carol Busque, propriétaire de la Sucrerie Busque, a subi de grandes pertes financières en repas et rassemblements l’an dernier. La cabane de Saint-Benoît-Labre s’en est sortie notamment avec son service de repas préparés, lancé en 2018.

« Au départ, on avait inventé cela comme service complémentaire. Avec la COVID-19, c’est devenu notre service principal. Les gens viennent chercher la commande à la cabane ou dans nos points de cueillette. Ça ne remplacera jamais l’ambiance dans la cabane, mais on a conservé une partie de notre gagne-pain », indique M. Busque.

Carol Busque, propriétaire de la Sucrerie Busque.

Au moment d’écrire ces lignes, Chaudière-Appalaches se trouvait toujours en zone rouge. En raison d’une baisse des cas actifs de la COVID-19, la région pourrait tourner à l’orange en février ou mars. Ce changement permettrait la réouverture partielle des services intérieurs de restauration.

« Si ça inclut les cabanes à sucre, c’est certain qu’on va se revirer de bord pour accueillir des clients à l’intérieur. On respectera toutes les demandes de la Santé publique », mentionne Carol Busque.

Celui-ci a déjà survécu à une terrible épreuve le 23 avril 2011. La Sucrerie Busque avait été rasée par un incendie. L’entreprise a repris ses activités complètes en 2015, après la reconstruction du bâtiment.

« Je suis un combattant. S’il le faut, on étirera la saison jusqu’à la Fête des Mères », conclut l’homme d’affaires en acériculture.