Des citoyens en colère contre un projet d’infrastructures à Saint-Benoît

Un projet de construction d’infrastructures d’égout à Saint-Benoît-Labre soulève la colère de résidents du secteur.

Plus précisément, celui-ci a pour but de prolonger les services d’aqueduc et d’égout sanitaire dans la 2e Rue Leclerc et concerne également certaines résidences du 6e Rang. Le coût est estimé à 892 000 $ pour la connexion de 12 résidences.

«Des citoyens ont des problématiques d’eau potable et toutes les installations sanitaires seront à refaire d’ici cinq ans. Puisque le secteur est attenant au réseau existant, nous nous posons la question à savoir s’il vaudrait mieux prolonger les services», explique le maire de Saint-Benoît, Éric Rouillard.

Les citoyens concernés ont été conviés à une première rencontre d’informations en 2018. «Ils avaient alors conclu que c’était impossible de le réaliser. […] Tout le monde s’est entendu pour que nous attendions les programmes de subventions», ajoute-t-il.

Dix-huit mois plus tard, un programme était disponible. Celui-ci permettrait à la municipalité d’obtenir jusqu’à 288 000 $. Une demande a été faite et la municipalité attend maintenant la réponse du gouvernement.

Une deuxième rencontre d’informations a ensuite eu lieu. Lors de celle-ci, ils ont pu signifier leur opposition au projet en signant un registre à cet effet, ce qu’ont fait cinq d’entre eux, dont Céline Veilleux et Ginette Lessard.

«Il s’agit d’un projet illogique considérant le prix par rapport au nombre de résidents», dénoncent-elles. Ces dernières reprochent également que les propriétaires des trois terrains vacants qui se trouvent dans la zone du projet n’ont pas été invités à signer lors de la rencontre. Selon elles, ils auraient tous les trois signé le document, ce qui aurait donné la majorité aux opposants du projet (8 contre et 7 pour).

M. Rouillard répond pour sa part que les propriétaires de ces terrains ont été mis au courant. «Ils étaient au courant et ils étaient dans la salle», assure-t-il.

Les deux femmes soutiennent de leur côté que seulement quatre propriétés présentent des problèmes de non-conformité, soit deux au niveau du puits artésien et deux autres pour leur champ d’épuration. «Ils devraient plutôt s’acheter un système pour régler le problème, cela coûterait pas mal moins cher que de payer des taxes pendant 20 ans», mentionne Mme Lessard.

Sur ce point, M. Rouillard dit comprendre les citoyens. «Je comprends les citoyens qui mentionnent [que quatre propriétés présentent des problèmes], mais de notre côté, nous avons d’autres informations. Des fois, ce n’est pas non conforme, mais ce sont des champs d’épuration ou des systèmes rendus à 30 ou 35 ans. D’autres MRC les font changer plus rapidement que cela», poursuit-il.

Les taxes de Mme Veilleux augmenteraient de 1200 $ à 4000 $ en raison du projet, tout en tenant compte de la subvention. «Nous allons payer autant de taxes qu’une grosse maison à Saint-Georges, cela n’a pas de sens», complète Mme Lessard.

De plus, les résidents en dehors du secteur concerné devraient aussi débourser une partie du coût des travaux. Les autres secteurs non desservis recevraient 25 % de la facture, soit 12 $ pour une résidence de 140 000 $. Un autre quart est ajouté pour les résidents des autres secteurs desservis par le réseau municipal, soit 62 $ pour une résidence évaluée à 140 000 $. Précisons que pour une résidence située dans la zone du projet, la taxe s’élèverait à 2200 $, toujours pour une maison de 140 000 $.

«Le conseil est conscient que les options de taxation qui ont été présentées sont très élevées. Nous sommes à retravailler au niveau des différentes options pour la taxation», indique le maire.

Selon M. Rouillard, les citoyens auront la chance de se repositionner s’ils changent d’idée. «Il n’y a aucun règlement d’emprunt qui est signé. […] Le projet sera présenté lors d’une séance du conseil de ville. Nous en avons parlé plusieurs fois. C’est public. Il n’y a rien qui a été caché à la population», conclut-il.