Des diagnostics de plus en plus nombreux
Le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis en place un plan d’action en 2017 pour répondre à la demande grandissante de besoins pour les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA).
À lire également: Jean-Philip fait sa place au Manoir du Quartier
En effet, le taux de prévalence des TSA ne cesse d’augmenter alors qu’il a atteint un enfant sur 76 selon des données de 2015 ce qui représente une hausse de 850 % par rapport à 2002 selon le Ministère.
Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer la situation. «De meilleurs dépistages sont faits chez les enfants, les CPE et les parents sont plus alertes aux éléments qui pourraient indiquer un TSA. Il arrivait également que des diagnostics de déficience intellectuelle soient posés alors que la déficience était une conséquence d’un TSA», énumère le directeur du programme de déficience intellectuelle, du spectre de l’autisme et de déficience physique du Centre intégré de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, Richard Penney. Le Plan d’action liste également la «hausse potentielle réelle» du nombre de personnes ayant un TSA.
En Chaudière-Appalaches, 102 enfants ont été diagnostiqués d’un TSA en 2014-2015. Ce nombre a atteint 177 deux ans plus tard. Un Plan d’action a donc été établi pour faire en sorte que ces jeunes s’intègrent à la société.
Afin de les préparer leur intégration à l’école, le ministère de la Santé mise sur des interventions comportementales intensives (ICI) auprès des enfants âgés en moyenne de quatre ans. «Il s’agit d’interventions en groupe où les enfants peuvent sociabiliser entre eux sous la supervision d’un pédopsychiatre. En théorie, il s’agit d’un programme de 20 heures par semaine. En pratique, le temps peut varier entre 10 et 15 heures selon la capacité d’absorption des enfants. C’est une méthode très exigeante», explique-t-il.
Un bémol
La même stratégie, mais à plus faible intensité, est utilisée pour ceux qui ne sont pas en mesure de suivre le programme ICI.
Ce dernier est cependant contesté selon le directeur général de l’Association pour l’intégration sociale (AIS) Beauce-Sartigan, Emmanuel Rodrigue. «Ceux qui ont accès au ICI très tôt, le résultat est intéressant. Par contre, mon reproche personnel, c’est que c’est une approche qui traite les comportements, alors que certains comportements ne sont pas si graves. Par exemple, dans son développement, un enfant qui fait du “clapping”, on le voit. En autisme, on le voit plus longtemps. C’est le genre de choses qu’on va corriger. Laissez-les s’exprimer, ce n’est pas grave», détaille M. Rodrigue.
Le Plan d’action comporte d’autres volets, notamment pour venir en aide aux parents. «Nous voulons habiliter les parents à mieux comprendre ce qu’est un TSA et leur présenter les différents outils à leur disposition», ajoute M. Penney.
Une consultation a aussi eu lieu à l’automne 2017. «Nous voulions connaître les besoins des familles. Leurs réponses concernaient surtout le répit. Par exemple, les parents demandaient une aide financière pour une gardienne pendant qu’ils allaient faire l’épicerie. Aussi, ils demandaient à ce qu’il y ait des activités à faire en groupe de soir», relate-t-il.
Des organismes répondent déjà à certains de ces besoins. L’AIS dispose entre autres d’un service de gardiennage. De plus, deux samedis de répit par mois sont offerts aux parents dont leur enfant a un TSA en plus d’être disponible 50 samedis par année pour ceux de 16 ans et plus. Des rencontres mensuelles ont aussi lieu pour les parents les samedis.
«Avec notre entreprise sociale, L’Inclusion, nous avons aussi un plateau de travail pour les intégrer dans des entreprises», mentionne M. Rodrigue.