Des élèves à la tête du Club des petits déjeuners
SOCIÉTÉ. Des élèves de sixième année de l’école Sainte-Thérèse à Saint-Honoré-de-Shenley ont pris en charge le Club des petits déjeuners. L’idée est venue de leur enseignant, Frédéric Leclerc.
« Nous avions toujours eu un Club des petits déjeuners jusqu’à l’an dernier et nous avions beaucoup d’élèves qui utilisaient ce service », explique M. Leclerc. Toutefois, la COVID-19 a changé la donne l’année dernière et il n’y a eu que peu d’inscriptions pour cette année selon celui-ci. « Mais je savais que le besoin était là », soutient-il.
Pour cette raison, il a lancé l’idée à ses élèves de prendre en mains le Club des petits déjeuners. Depuis maintenant un mois, les jeunes s’occupent de fournir une collation à tous les élèves de l’école avant le début des classes. Elle comprend un produit laitier, un céréalier et un fruit. « Les parents n’ont rien à débourser. Tout est payé grâce à une contribution du -Club des petits déjeuners », précise M. Leclerc.
Chaque jeune de sa classe a son propre rôle. Certains s’occupent de laver les fruits, d’autres préparent les bacs pour le transport dans les classes. Il y a même trois élèves qui arrivent plus tôt le matin pour préparer la mise en place. Des groupes de deux élèves s’occupent ensuite de la livraison. Chaque duo a une classe attitrée afin de minimiser les contacts entre les classes.
Ce dernier utilise beaucoup la méthode d’apprentissage en profondeur, qui consiste à mettre en application la matière apprise afin de mieux la comprendre. Ainsi, ce sont ses élèves qui s’occupent de tout, des commandes au service dans les classes, en passant par la gestion de l’inventaire. « Pour le moment, je supervise le tout, mais mon rêve le plus fou est qu’ils soient entièrement autonomes à partir du mois de janvier », mentionne-t-il.
Unique au Canada
Par ailleurs, l’enseignant souligne qu’il s’agit du seul Club des petits déjeuners au Canada entièrement géré par des enfants. « Nous avons déstabilisé la responsable du Club des petits déjeuners. Elle n’était pas trop certaine au début, mais depuis, l’organisme m’a contacté pour écrire un article dans leur infolettre, mais ce seront sans doute les élèves qui vont s’en occuper », confie M. Leclerc.
Toutefois, l’initiative pourrait se multiplier dans d’autres écoles. « J’ai l’impression que ça pourrait faire des petits et tant mieux », s’exclame-t-il. « La directrice ici, Marilyne Goulet, occupe aussi le même poste à La Guadeloupe. Elle m’a dit que cela pourrait être intéressant de l’implanter à La Guadeloupe. »
Confiance envers les élèves
Les élèves de M. Leclerc apprécient le fait de s’impliquer pour le -bien-être de leurs camarades. « Je trouve ça bien de voir les beaux sourires des élèves à qui nous allons porter les collations », indique Tristan Lachapelle qui a aussi appris à être plus à l’aise de parler en public.
« C’est génial, car ce ne sont pas tous les élèves qui ont le temps de manger avant de partir de chez eux. Des fois, ils sont pressés, mais s’ils ont faim, ils peuvent manger ce que nous leur apportons », renchérit Camille Martineau.
De plus, la façon de faire de M. Leclerc démontre une grande confiance envers son groupe et les jeunes en sont reconnaissants. « Tout au long du primaire, les professeurs nous surveillent, mais dans ce cas-ci, nous sommes plus autonomes. Nous faisons nos choses seuls sans que l’on nous surveille tout le temps », confie Angélik Patry.
Tous les trois avaient hâte de commencer quand M. Leclerc a présenté son idée à la classe. « Je trouvais que c’était une bonne idée, car ça travaille ton autonomie et ta persévérance. Ça permet aussi de t’aider pour plus tard », mentionne Camille. « J’avais vraiment hâte qu’on commence », ajoute Angélik.