Des lilas plein la tête, de Saint-Georges à Moscou

Si la Georgienne Claire Fouquet s’est toujours intéressée aux plantes, elle ne pensait jamais qu’elle se rendrait un jour en Russie pour y prononcer une conférence sur les lilas devant 120 passionnés.

Le congrès avait lieu à Moscou et à Saint-Pétersbourg du 21 au 28 mai, soit au plus beau de la floraison des lilas dans cette partie du globe. Puisque le Musée des lilas est membre de l’International lilac Society (Société internationale des lilas), elle a su que le congrès de cette année aurait lieu en Russie et marquait le 125e anniversaire de Leonid Kolesnikov, le plus grand hybrideur russe. Au total, 120 passionnés provenant de 14 pays participaient à ce congrès et Claire Fouquet était la seule représentante du Canada. En plus des différentes conférences, que tous ont pu comprendre grâce à la traduction simultanée, plusieurs visites de jardins étaient prévues au programme ainsi qu’un festival des lilas où il y avait de l’animation et de la danse folklorique, se remémore Mme Fouquet.

Claire Fouquet lors de sa présentation devant les membres de l’International lilac Society.

«Dans ma présentation, j’ai parlé de l’origine du Musée en 1999, de Rendez-vous à la Rivière, de la plantation des 200 premiers cultivars et de la Fêtes des parfums. Les gens étaient impressionnés et ne savaient pas que nous avions une attraction sur un si beau site chez nous, gérée par des bénévoles, sans être dans un jardin botanique.», explique Mme Fouquet. D’ailleurs, elle ne serait pas surprise de revoir quelques-unes de ces personnes faire le voyage jusqu’à Saint-Georges pour visiter le Musée des lilas dans les prochaines années.

Claire Fouquet était contente de voir que la Fête des parfums, ici à Saint-Georges, était beaucoup plus semblable à ce qui est fait en Europe avec de la musique classique, des exposants et artisans locaux.

Des rencontres intéressantes

Ce que Claire Fouquet a le plus apprécié dans son voyage en Russie, ce sont les rencontres qu’elle y a faites. «Ici, on a l’air d’un hurluberlu quand on est passionné par les lilas», mentionne-t-elle. Elle a aussi remarqué que tous avaient les mêmes problèmes, comme la mortalité des plants et le vandalisme.

Claire Fouquet (à droite) est en compagnie de Hongxia Cui de la Chine et de Tatiana Polakova de la Russie au Jardin botanique principal de l’Université de Moscou.

Ces rencontres ont aussi permis à Mme Fouquet de se faire de précieux contacts avec une compagnie allemande, ce qui permettrait au Musée des lilas de contourner certaines barrières commerciales et obtenir une soixantaine de nouveaux cultivars et même faire produire de nouveau le lilas «Ville Saint-Georges». Dans la nature, il n’y a qu’une vingtaine d’espèces de lilas. C’est grâce aux hybrideurs ou à la culture in vitro qu’il est possible de concevoir de nouveaux cultivars.

Elle a aussi rencontré des hybrideurs et s’est fait des contacts pour obtenir des lilas de la Russie. Avec les Américains, elle travaillera éventuellement à identifier si le Musée a des cultivars en voie d’extinction qu’il faudrait s’efforcer de reproduire.

Bénévole depuis les débuts

Dès les débuts de l’idée de planter les 200 lilas du livre Les lilas de Frank Moro et Rock Giguère publié en 2005, Claire Fouquet s’est impliquée dans ce projet. Son rôle aujourd’hui au sein du conseil d’administration du Musée des lilas est de s’occuper de la collection. Elle s’assure que les lilas correspondent bien à la description des différents cultivars tout en les photographiant. «Contrairement à certains jardins, nous aurons de grandes plaques d’identification avec la photo des fleurs de près, le nom du cultivar et sa provenance», explique-t-elle en terminant.