Des mains et des cœurs sauvent miraculeusement la vie d’un jeune Prospérien

À l’âge de 26 ans, François Talbot, originaire de Saint-Prosper, a été victime d’un accident de la route qui aurait pu s’avérer lourd de conséquences pour son futur. Heureusement, la trentaine de personnes en charge de son dossier dans la région, de la découverte de son corps inerte jusqu’à son départ de l’Unité de réadaptation fonctionnelle intensive (URFI) de Beauceville, ont grandement contribué à lui sauver la vie.

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Le lundi 30 avril 2018, François Talbot était seul au volant de sa voiture entre Saint-Georges et Saint-Philibert. Selon la Sûreté du Québec, il aurait percuté un poteau sur la route Cumberland vers 1h30 du matin.

Ce dernier a été pris en charge par les ambulanciers six heures plus tard, aux alentours de 7h30, à un ou deux kilomètres de l’endroit initial où a eu lieu son accident. Ce sont des patrouilleurs en véhicules tout-terrain et un maître-chien qui l’ont retrouvé.

Compte tenu des conditions climatiques difficiles auxquelles il a été exposé pendant de longues heures, soit une température extérieure pluvieuse avoisinant les sept degrés, le jeune homme se trouvait à ce moment-là dans une condition jugée critique.

«À l’arrivée des paramédics, François était en arrêt cardiaque et en hypothermie extrême. Sa température corporelle était inférieure à 19 degrés», explique la chef de l’unité de soins intensifs (USI) à l’Hôpital de Saint-Georges du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches, Marie-Noëlle Delisle.

Des soignants qui n’abandonnent pas

Dès sa découverte en bordure de la route, des manœuvres de réanimation ont rapidement été entamées. Le Prospérien a d’abord reçu six chocs de défibrillation par les policiers, puis huit autres par les ambulanciers

«En espérant une reprise de son pouls, les différents intervenants ont débuté par un massage cardiaque et l’ont l’intubé dans le but de l’aider à respirer», précise le directeur clinique du Groupe CAMBI, Patrice Desmeules.

Les manœuvres de réanimation initiées sur place ont ensuite été poursuivies eu centre hospitalier pendant un total de cinq heures et 40 minutes, en plus de son réchauffement actif qui a nécessité la collaboration de nombreux membres du personnel médical.

«Paradoxalement, c’est l’hypothermie sévère qui rendait les manœuvres usuelles infructueuses, mais qui protégeait ses organes. C’est donc ce qui justifiait la poursuite de ces dernières, tout en nous permettant de garder espoir que François revienne à la vie malgré un arrêt cardiorespiratoire aussi long», ajoute Mme Delisle.

Un dénouement tardif, mais heureux

C’est à 13h09 que le cœur du Beauceron a recommencé à battre, quelque 12 heures après l’incident, alors que sa température corporelle a atteint les 36 degrés.

«Nous avons su gérer et réaliser l’impensable et nous sommes fiers de notre travail d’équipe hors du commun. Après avoir connu ce cas qui relève du miracle, nous avons même établi notre propre protocole sur la gestion de l’hypothermie afin d’être mieux outillés si nous devons de nouveau faire face à un cas aussi extrême que le sien à l’avenir», informe la chef de l’USI.

Dans un état critique mais stable, François Talbot a finalement été transféré à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, à Québec, pour une durée de 18 jours, avant de revenir en Beauce et de s’installer à l’URFI jusqu’au 22 juin 2018.

«C’est vraiment l’ensemble de la chaîne de soins qui a permis à ce jeune homme de récupérer», conclut M. Desmeules.