Des masques N95 non conformes au CLSC de Saint-Georges

Des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes du CLSC de Saint-Georges ont vécu deux mauvaises surprises, les 30 octobre et 3 novembre.

À cette première date, le CLSC a reçu une boîte contenant 15 masques N95. Certains étaient tachés par du maquillage. Aucun des masques n’était emballé de façon hygiénique.

« J’ai discuté avec un représentant du CISSS-CA (Centre de santé et services sociaux de Chaudière-Appalaches). On m’a dit que c’était une erreur et que la boîte serait récupérée », précise Isabelle Bégin, vice-présidente axe sud du Syndicat des professionnels en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA).

Quatre jours plus tard, elle s’est rendue au CLSC de Saint-Georges. La première boîte n’avait toujours pas été récupérée. Dans une seconde boîte livrée le 3 novembre, la moitié des 30 masques était écrasée ou déformée.

« Les masques étaient emballés individuellement dans des sacs stériles ou jetables. Les formes de ces sacs empêchent les N95 de rentrer correctement, au point de se briser », dit Mme Bégin.

En contactant d’autres établissements de santé, Isabelle Bégin a constaté que la problématique ne se limitait pas au CLSC de Saint-Georges.

Des masques étaient tâchés par du maquillage.

« Par hasard, c’est là qu’on a appris la désinfection continue des masques N95. Pourtant, le ministère de la Santé disait qu’on aurait accès suffisamment à des masques neufs », rappelle Isabelle Bégin.

Des employés du SPSCA sont inquiets d’utiliser les masques N95, même s’il s’agit d’une solution de dernier recours. Présentement, les masques de procédure (bleus) sont priorisés auprès des patients, y compris au sein des zones chaudes.

« Si un employé tombe malade, il peut transmettre le COVID-19 à d’autres personnes et causer des isolements. C’est une roue sans fin. Est-ce que le CISSS-CA a un plan B ? », se questionne Mme Bégin.

Enquête en cours

Martin Cloutier, responsable de la logistique au CISSS-CA, précise qu’une enquête est en cours pour trouver l’origine de ces erreurs. Il s’agirait de cas isolés, mais l’organisme ne veut pas que la situation se reproduise.

« Les centrales de stérilisation sont situées dans les hôpitaux du CISSS-CA. On devrait retrouver facilement d’où arrivaient ces boîtes. Les masques sales (de la première boîte) auraient dû se retrouver à la poubelle », dit-il.

Normalement, un masque N95 sert jusqu’à trois reprises. « On ajoute une barre noire sur le masque après chaque désinfection. Il existe une dizaine de sortes de masques N95, selon les formes des visages. Certains types sont plus difficiles à obtenir, parce que la demande est moins élevée chez les entreprises qui les fabriquent », explique M. Cloutier.

Celui-ci assure que le CISSS-CA n’est pas en pénurie de masques N95. « On a une réserve d’environ 53 000 masques neufs. La désinfection existe pour éviter la pénurie de certains modèles. Le processus de nettoyage est très strict. Neufs ou usagés, les masques sont souples. Ils peuvent se déformer dans les sacs, mais restent solides », conclut Martin Cloutier.