Des opérations bientôt interdites

Une pétition lancée sur le site de l’Assemblée nationale, concernant certaines opérations sur les chats et chiens, aura finalement eu un écho auprès du gouvernement. Leurs interdictions seront légiférées d’ici la fin de la session parlementaire, en juin prochain.

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Plus de 22 000 signataires demandaient la fin des chirurgies non préventives et thérapeutiques chez les animaux de compagnie, comme l’onyxectomie (dégriffage), la coupe des oreilles, l’amarrage de la queue et la dévocalisation.

Dans le cas de l’onyxectomie, la pétition souligne que cette chirurgie implique l’amputation des os et tendons. Cela provoque un impact néfaste sur le bien-être physiologique et psychologique de l’animal, comme l’incapacité d’exprimer ses comportements normaux.

Par rapport à la coupe des oreilles et de la queue, ces procédures esthétiques n’amèneraient aucun avantage à l’animal et l’empêcheraient d’exprimer son comportement normal. Quant à la dévocalisation (mutilation des cordes vocales), elle empêcherait l’animal d’exprimer ses impératifs biologiques et psychologiques pour une simple commodité humaine.

Évolution de la société

Pendant 35 ans, la Dr Marlène Simoneau a pratiqué la médecine vétérinaire à sa clinique de Saint-Joseph-de-Beauce et auprès de la SPA Beauce-Etchemin. Elle rappelle que les premiers pourparlers sur ce projet de règlement remontent à 2017.

« Les différentes associations vétérinaires n’ont pas attendu la loi pour appliquer ces nouvelles mesures. Les mentalités ont changé dans nos sociétés, tout comme l’évolution de la médecine vétérinaire. Les animaux sont des êtres vivants à part entière », dit-elle.

La dégriffage des chats était la dernière pratique encore ancrée chez certains maîtres. « Cela est arrivé au même moment où les gens gardaient plus leurs chats à l’intérieur. Aujourd’hui, il existe des alternatives comme les couvre-griffes pour éviter les dégâts », mentionne la Dr Simoneau.

Simon Bédard, propriétaire de l’Escouade canine MRC (voir autre texte), croit également que les anciens standards n’ont plus leur place. Dans son refuge à Beauceville, les animaux opérés sont souvent plus âgés.

« Même sans cette loi, les vétérinaires de notre région ont déjà arrêté de faire ces opérations. Pour les chats, dégriffer, c’est l’équivalent d’arracher les ongles d’un humain. Un arbre à chat, un grattoir et la taille des griffes font le travail. Adopter un animal, c’est aussi en être responsable », affirme M. Bédard.