Des préposées aux bénéficiaires à l’écoute de leurs patients
Le métier de préposé aux bénéficiaires est essentiel à notre système de santé, surtout avec la croissance du vieillissement de la population. Peu valorisé et ayant souvent mauvaise presse, ce milieu regroupe pourtant des gens passionnés.
À lire aussi : Un besoin criant de main-d’oeuvre pour aider nos aînés
Préposées au CHSLD de Beauceville, Vanessa Groleau-Champagne et Cynthia Poirier ont accepté de partager leurs expériences avec le journal.
Vanessa Groleau-Champagne a travaillé dans des résidences pour aînés à Saint-Georges avant de se joindre à l’équipe de Beauceville. Ayant obtenu son diplôme au CFP Pozer à Saint-Georges, elle exerce cette profession depuis neuf ans.
«J’aime beaucoup le contact avec les aînés. On en apprend beaucoup sur leur vécu en jasant avec eux. Nous sommes attachés aux patients, surtout qu’on devient parfois leur seule famille», dit-elle.
Aussi diplômée du CFP Pozer, Cynthia Poirier a découvert les tâches du préposé aux bénéficiaires lorsqu’elle a visité le Centre du troisième âge Saint-Martin en 2002, une résidence pour aînés autonomes et semi-autonomes.
«J’avais 16 ans à l’époque. Ma tante travaillait là-bas et j’étais curieuse de savoir comment ça marchait. J’ai cliqué tout de suite sur le métier de préposé, car je sentais que je pouvais amener quelque chose de bien aux gens», mentionne celle-ci.
Écoute et patience
Dans un CHSLD, tous les résidents ont besoin d’assistance à cause de leur non-autonomie. Certains cas sont plus lourds à traiter, d’où la nécessité d’instaurer la polyvalence dans les gestes du quotidien.
«Il y a des gens avec l’Alzheimer, du délirium, des problèmes cognitifs, une mobilité réduite ou aveugles. Tous les résidents ont des caractères et besoins différents», rappelle Vanessa.
Le préposé aux bénéficiaires s’occupe principalement des résidents au lever, lors des repas et au coucher. «On les aide à se laver, s’habiller et manger. On donne un bain par semaine avec un lève-personne, mais la toilette à la main est faite tous les jours. Parfois, on a des culottes à changer, mais je n’ai jamais trouvé ça dégoûtant ou dégradant», confirme Cynthia.
Au-delà des tâches physiques répétitives, Vanessa et Cynthia confirment que l’écoute, la patience et l’empathie sont les meilleures qualités d’un préposé.
«Ça nous arrive parfois de chanter et danser sur de la musique et les résidents s’amusent avec nous. C’est le fun de les voir heureux. Je suis touché quand une personne me dit que c’est différent quand je ne suis pas là, même s’il y a beaucoup d’entraide entre les employés», avoue Vanessa.
Dans un CHSLD, Cynthia Poirier croit qu’il faut s’impliquer émotivement dans une juste mesure. «Les gens résident ici en moyenne de deux à quatre ans avant leur décès. On doit apprendre à se former une carapace là-dessus et aussi lorsqu’on quitte le travail», précise celle-ci.
Vanessa et Cynthia continueront à travailler dans ce domaine pour plusieurs années. «On ne s’est jamais demandé quand ça arrêterait», disent-elles.
Statistiques sur les préposés aux bénéficiaires (hôpitaux et CHSLD)
1358 : Nombre de préposés en Chaudière-Appalaches
220 : Nombre de préposés en Beauce
300 : Emplois disponibles en Chaudière-Appalaches
Entre 35 et 45 : Emplois disponibles pour les préposés en Beauce
* Source : CISSS-CA
Ces statistiques excluent les établissements privés.