Des techniciens minutieux carburant à l’adrénaline

Être technicien en maintenance d’éoliennes n’est pas un métier routinier. Ce dernier doit faire face à des imprévus quotidiens à plus de 300 pieds dans les airs, même sous la pluie et la neige.

Les Beaucerons Martin Bernard, Jean-Michel Bougie et Marc-Antoine Landry ont pourtant choisi de se lancer dans cette aventure professionnelle avec enthousiasme. Ils travaillent au parc éolien de Saint-Robert-Bellarmin qui comprend 40 éoliennes.

«Certaines personnes vont penser que les éoliennes tournent d’elles-mêmes et que les gars restent au bureau à attendre, mais il n’y a aucun temps mort. C’est un travail très exigeant physiquement et mentalement», soutient Dominic Tapp, superviseur du site.

Planification et sécurité

Chaque matin, les techniciens se réunissent avec Dominic afin de définir leurs objectifs de travail pour la journée. Grâce à un système informatisé, le groupe suit en temps réel le fonctionnement des éoliennes sur leurs multiples points mécaniques et électriques.

«Si un code d’erreur apparaît pour une éolienne, on analyse le problème et ce qu’on devra faire pour le régler sur le terrain. Il y a des problèmes intermittents qui peuvent prendre plusieurs jours à régler, mais on est fier quand on met le doigt sur le bobo», explique Jean-Michel Bougie.

L’entretien peut être correctif, mais également servir à prévenir un futur problème. Comme le travail se passe à l’extérieur sur un grand site, les techniciens doivent partir du bureau central avec tout l’outillage et les pièces de rechange nécessaires afin d’éviter des voyages inutiles. Ils procèdent aussi à des étirements pour éviter les blessures.

Rendus à l’éolienne, les techniciens doivent être en mesure de grimper au sommet de celle-ci sur une longue échelle. L’ascension prend de cinq à sept minutes.

«On doit être minutieux, car notre travail peut se faire sur des pièces minuscules comme sur des morceaux pesant 500 livres. On est toujours attaché à un harnais et chaque technicien a été formé en secourisme et pour le sauvetage en hauteur. On travaille toujours en équipe», précise Marc-Antoine Landry.

Formation

Si ce métier manuel demande des qualités particulières, il donne également une nouvelle chance à des travailleurs spécialisés de faire valoir leurs expertises.

«J’ai été électricien pendant une dizaine d’années au même endroit avant de me retrouver sur le chômage. Avec mon expérience et la formation à l’interne sur le site, j’ai découvert un autre travail vraiment impressionnant», de dire Martin Bernard.

Il existe également un AEC en maintenance d’éoliennes, cours qu’a suivi Jean-Michel Bougie au Cégep Beauce-Appalaches. «J’ai aussi une formation en électricité. Je suis ici depuis l’ouverture du site en 2012 et c’est un métier complètement différent à une job en usine. Il faut savoir tolérer le froid et la chaleur sans avoir le vertige», soutient-il.