Deux Beauceronnes adaptent leur entreprise pour répondre à la demande en masques

Étant donné la situation actuelle entourant la pandémie de COVID-19, plusieurs produits sont devenus de plus en plus populaires sur le marché. C’est notamment le cas des masques artisanaux, que bon nombre de compagnies ont ajouté à leur offre au cours des dernières semaines. Les Beauceronnes Vicky Fortin et France Quirion font partie de ceux et celles qui ont choisi d’adapter leur entreprise pour la cause.

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Établie à Saint-Georges, Madame Fortin est propriétaire de L’Extravagante MISS V. Habituée de confectionner des accessoires de toutes sortes, des corsets gothiques, des robes victoriennes et des vestons steampunk, entre autres, cette dernière a vu son quotidien être bouleversé du jour au lendemain au début de la crise.

Les masques de Vicky Fortin comportent trois épaisseurs et sont faits en coton.

«Je travaille à mon compte depuis un an et demi et normalement, je crée toujours des pièces sur mesure pour mes clients. Puisque les gens ne peuvent plus venir chez moi pour essayer leurs vêtements, je me suis questionnée à savoir quelle serait la prochaine étape pour moi», explique-t-elle.

Après avoir décroché un contrat de fabrication de matériel de protection destiné aux infirmières et aux médecins avec une compagnie située à Bromont, la Georgienne a ensuite pris la décision d’entreprendre la création de couvre-visage en coton, comportant trois épaisseurs, pour des raisons familiales.

«Ma belle-maman suit présentement des traitements de chimiothérapie. Devant régulièrement se rendre au CLSC et à l’hôpital, elle m’a demandé de lui fabriquer de beaux masques pour l’occasion. Quand ma mère l’a su, elle a aussi voulu en avoir», ajoute la principale intéressée.

France Quirion a décidé d’ajouter des barrettes nasales à ses couvre-visage.

Victime de son succès

Ayant commencé sa production le vendredi 24 avril, Vicky Fortin a vu une quarantaine de couvre-visage non médicaux s’envoler lors de sa première journée de confection. En moins d’une semaine, quelque 80 d’entre eux avaient déjà été achetés.

«Tout a déboulé tellement rapidement. Au départ, j’étais seule et je devais me charger de toutes les sphères à la fois. En plus de passer au moins 10 heures par jour dans mon atelier de couture, je m’occupais du service à la clientèle, de la comptabilité, et des envois par la poste moi-même», confie-t-elle.

Pouvant dorénavant compter sur l’aide précieuse d’une amie, Vicky Fortin a récemment mis en ligne l’ensemble des modèles sur son site Web, en vente au coût de 12 $ chacun, et partagé la liste des tissus disponibles sur sa page Facebook.

Vicky Fortin propose des masques pour tous les goûts, dans divers modèles.

Le lin à l’honneur

Photographe et designer pour son entreprise Lin + Quotidien, proposant notamment aux consommateurs des linges à vaisselle, des serviettes de table et des tabliers en lin, Madame Quirion a pour sa part senti le besoin de répondre à la demande grandissante en termes d’équipements de protection non médicaux vers la mi-avril.

«Je me suis d’abord informée à propos des normes que je devrais respecter, puis je me suis lancée dans la conception de masques sanitaires comprenant deux épaisseurs, la première couche étant faite d’une toile de pur lin de couleur naturelle et la deuxième, d’une cotonnade tissée très serrée. J’ai également décidé d’incorporer une bande élastique ajustable ainsi qu’une barrette nasale afin d’augmenter leur efficacité», indique la résidente de Saint-Benoît-Labre.

Une toute nouvelle routine

Les couvre-visage de France Quirion sont ajustables grâces aux élastiques.

Produisant désormais des couvre-visage artisanaux en différentes tailles depuis le mardi 28 avril, France Quirion estime consacrer un total de six heures par jour à sa nouvelle occupation, ce qui lui permet de compléter environ 24 masques quotidiennement.

Il est d’ailleurs possible de se procurer l’un de ceux-ci, dont le prix est fixé à 15 $ chacun, en visitant son site Internet dès maintenant. Les couturières désirant donner un coup de main à Madame Quirion sont quant à elles priées de démontrer leur intérêt en lui envoyant un message en privé sur sa page Facebook.

Notons que le ramassage des commandes passées auprès de ces deux artisanes de la région est aussi offert directement chez elles, sans aucun contact. Les Beaucerons sont donc invités à communiquer avec celles-ci par le biais de leurs réseaux sociaux respectifs afin de connaître la marche à suivre à cet égard.