Deux entrepreneurs libèrent leur entreprise en abolissant la hiérarchie

Une nouvelle façon de gérer une entreprise, sans patron, sans hiérarchie et dans laquelle le gestionnaire ne prend plus de décision, mais ouvre l’ensemble des livres comptables aux employés, est utilisée par un entrepreneur beauceron qui parlera de la façon dont il a implanté cette nouvelle vision dans le cadre du petit-déjeuner d’information du CLD Robert-Cliche, le 24 janvier prochain.

Depuis juillet 2017, RG Dessin industriel de Beauceville est devenu une entreprise libérée. Après en avoir entendu parler au Groupement des chefs d’entreprise, les copropriétaires Vincent Roy et Marco Grondin, ont rapidement décidé de mettre en pratique cette nouvelle méthode de gestion qui est totalement à l’opposé de ce que l’on voit depuis toujours en affaires. À peine un an et demi plus tard, les bénéfices de l’entreprise ont doublé.

M. Roy explique que dans une entreprise libérée, le pouvoir est décentralisé et qu’il n’y a plus de hiérarchie. Il n’y a plus de patron, et tous les employés sont sur le même pied d’égalité. «Il y a aussi l’ouverture de tous les chiffres et tout le monde peut les voir, que ce soit les salaires, les frais de marketing, le recrutement, les frais du bâtiment, tout. La troisième chose importante, c’est de faire confiance aux gens», souligne Vincent Roy.

«Ça m’a tellement inspiré comme façon de faire. Je ne prends plus de décision. On a créé des leaders selon les intérêts et les forces de chacun et des comités. Ensemble, on a trouvé des solutions plus étoffées et amélioré nos façons de faire», ajoute-t-il. M. Roy donne le crédit à ses employés. «C’est incroyable les vedettes que l’on a à l’interne. Ils peuvent faire dix fois plus qu’avant», se réjouit-il. Le tout, sans travailler plus.

Aujourd’hui, les deux copropriétaires se font les gardiens des valeurs de l’entreprise. Tant qu’elles ne sont pas transgressées, ils n’interviennent pas.

Méconnu et insécurisant

Ce modèle d’entreprise n’a pas que des avantages, précise toutefois M. Roy. Certains n’aiment pas. «Comme il n’y a plus de hiérarchie, il n’y a plus de chefs d’équipe. Il y a des gens qui n’aiment pas perdre leurs repères. Certaines personnes sont parties, car c’était insécurisant pour elles».

En appliquant les principes d’ouverture, de transparence et de confiance envers les autres, il n’y a plus de place pour les cadres. «Il n’y a que des gens qui amènent de la valeur à l’entreprise. Par exemple, j’économise deux heures par semaine en ne regardant plus les heures des employés. Maintenant, ils envoient ça directement au comptable. Pendant ce temps, je peux me concentrer sur autre chose comme le développement de l’entreprise», expose Vincent Roy.

Pour en savoir plus sur le sujet, il est possible d’assister au petit-déjeuner d’information du CLD Robert-Cliche le 24 janvier de 7h30 à 9h à la Cache du Golf à Beauceville. L’activité est gratuite.

Pour plus d’informations sur cet événement, consultez le www.cldrc.qc.ca.