Devenir astronaute, un processus long et complexe

Retranché assez rapidement dans le processus à son premier essai pour devenir astronaute en 2008, James Veilleux, n’a pas abandonné et a cru en son rêve, car aujourd’hui, il fait partie des 32 candidats toujours en lice pour les deux postes disponibles à l’Agence spatiale canadienne.

S’il a commencé sa conférence par présenter ce qu’il fait dans son travail en tant qu’ingénieur de système chez ABB, une entreprise de Québec, et qu’il a brièvement présenté les projets sur lesquels il a travaillé dans les dernières années, le point le plus intéressant, c’est lorsqu’il a raconté de long en large son expérience dans le processus de sélection.

Depuis qu’il fait partie des 32 Canadiens encore dans la course pour les deux postes d’astronautes, tout le monde se l’arrache. Né à Beauceville, James Veilleux a grandi à Notre-Dame-des-Pins. Il a fréquenté la Polyvalente de Saint-Georges et le Cégep Beauce-Appalaches avant de partir pour Québec afin d’y poursuivre ses études à l’Université Laval. L’homme de 36 ans demeure à Sainte-Foy et est père de trois enfants.

S’il est sélectionné, les missions auxquelles il pourrait participer ne se dérouleront qu’après 2022. Former un astronaute prend cinq ans, mentionne le conférencier. Pas besoin nécessairement d’être un chercheur ou de posséder un doctorat pour devenir astronaute. «Le métier d’astronaute, c’est aussi être un opérateur très qualifié. Il faut être bon de ses mains. C’est pour ça que mon emploi d’opérateur chez Manac pendant mes études a été très profitable pour moi», explique M. Veilleux aux étudiants en sciences du Cégep Beauce-Appalaches.

Processus complexe

Bien évidemment, certains prérequis de base sont nécessaires dont ne pas avoir de maladie, être en forme, avoir une excellente vision et ne pas être daltonien. «Ce n’est pas le temps de se tromper entre le fil rouge et le fil jaune!», dit-il en riant.

Après l’envoi initial de sa candidature qui comprend la réponse à un questionnaire d’une soixantaine de questions, l’envoi d’un curriculum vitae et la rédaction d’une lettre de motivation, les 3772 candidats, dont 30 % étaient des femmes, ont dû effectuer l’examen d’entrée dans la fonction publique, qui n’a été réussi que par 1706 d’entre eux. Une sélection a ensuite choisi 163 candidats hautement qualifiés. Ceux-ci ont dû remplir un questionnaire médical d’une vingtaine de pages. Certains ont été écartés à cette étape. Les 100 restants ont subi un examen médical complet d’une journée. En janvier 2017, James Veilleux a dû remplir un autre questionnaire et réaliser un profil web, en compagnie des 72 finalistes. «Il n’y a pas juste une façon d’atteindre ce métier-là. Les candidats sont tous différents, ont différentes études et proviennent de plusieurs milieux. Il faut avoir la passion», ajoute M. Veilleux. 

Les derniers en lice se sont rendus au Centre d’évaluation 1 à Saint-Jean-sur-Richelieu, où plusieurs épreuves ont dû être réalisées. «C’est beaucoup un mélange physique et mental parce qu’ils recherchent la personne la plus équilibrée», explique l’ingénieur. Après une nouvelle étape de sélection, les 32 candidats restants sont allés au Centre d’évaluation 2 à Halifax. Plus précisément, ils ont passé quelques jours sur le HMCS Kingston, un bateau de l’armée canadienne. Ils ont effectué des simulations d’un accident d’hélicoptère qui s’abîme en mer lors d’une tempête, réparé des tuyaux dans des conditions difficiles, éteint des feux, réalisé des expériences scientifiques et plus.

Pour James Veilleux, il reste encore deux étapes à suivre avant de savoir s’il pourra devenir astronaute. À la fin avril, 20 finalistes seront choisis. Ceux-ci devront se soumettre à des examens médicaux encore plus poussés et passer une entrevue finale devant le comité de sélection. À suivre!