Devenir réserviste: deux vies en parallèle

COMMUNAUTAIRE. En cette deuxième partie de reportage sur la vie des réservistes, le journal se penche sur les deux vies en parallèle, militaire et civile, des réservistes, qui sont aussi amenés, sur le plan militaire, à sortir de leur zone de confort.

Le caporal Fabre, de Saint-Georges, a rejoint la réserve en 1991 avec des camarades. Il avait une idée globale de ce qu’était la réserve, mais il n’avait aucune idée dans quoi il s’embarquait. Il aimait la possibilité d’avoir un emploi l’été. La diversité des emplois l’a séduit comme bien d’autres réservistes.

« J’avais besoin d’un changement d’air. J’étais très timide et la réserve m’a été salutaire, elle m’a permis de me dépasser. J’ai pu me prouver ce que j’étais capable de faire », dit-il. « Enfant, les jobs de petits gars étaient limités à policier, pompier ou militaire, j’ai choisi la réserve », dit l’homme qui n’est pas pressé de prendre sa retraite de cette institution. Il a quitté le métier de fantassin pour faire partie d’un -quartier-maître. Il agit comme coach pour les plus jeunes réservistes qui le maintiennent jeune. « Je n’ai pas l’impression de vieillir », dit-il en riant.

Ce militaire a vu les Forces armées canadiennes évoluées en 32 ans, comme toutes autres institutions. « La relation à la vie militaire a changé et a été démystifiée. Les gens ont une meilleure compréhension de ce qu’est le militaire et de son rôle. Les mentalités ont évolué et les femmes sont plus présentes », souligne-t-il. « L’Armée est un milieu très formatif, Cela m’a fait évoluer comme individu, sur le plan des valeurs, de la discipline, de l’organisation, de la camaraderie et des relations sociales et humaines. »

Une vie enrichissante

Enseignant de formation, le caporal Fabre enseigne en géographie au Cégep Beauce-Appalaches, à Saint-Georges, et il est coordonnateur de son département des sciences humaines. Toutefois, il a toujours tenu à garder son poste à la réserve.

« J’ai le meilleur des deux mondes, j’ai pu arrimer l’aspect académique et intellectuel de l’enseignement et la réserve vient chercher mon côté manuel et mon côté en lien avec le travail d’équipe », raconte le militaire.

Pierre-Antoine Bernard est lieutenant dans la réserve. À 17 ans, il était à la recherche de défis pour l’aider à se développer personnellement.

« Je voulais servir une organisation qui allait me forcer à sortir de ma zone de confort et me permettre de m’épanouir sur le plan professionnel », exprime le jeune homme qui a baigné dans le monde militaire lorsqu’il était très jeune. « Je me suis nourri des membres de ma famille et des proches qui étaient actifs dans les Forces armées canadiennes. Ils m’ont véhiculé une image positive de la vie militaire. Mais mon choix fut très personnel, personne ne m’y a forcé », précise-t-il. « La réserve a son lot de défis dans la planification personnelle de mon temps, de mes buts dans la vie… et de mener deux vies en parallèle, militaire et civile », ajoute le réserviste originaire de Saint-Georges.

À la réserve, celui-ci donne des formations aux autres réservistes. Il songe peut-être à rejoindre l’armée régulière un jour, mais pas pour le moment.