Devenir sa propre patronne en côtoyant les abeilles
Sophie Roy, propriétaire de La Miellerie de Sophie, est une touche-à-tout. Souhaitant diriger sa propre entreprise, elle ne pensait pas développer une passion aussi grande pour l’apiculture.
Possédant des formations en comptabilité et camionnage, Sophie Roy a également travaillé comme répartitrice à la centrale CAUCA. En 2016, lors d’un congé sabbatique, elle mange un pot de miel. Le déclic se produit alors dans son esprit.
«J’ai cherché des renseignements sur la production du miel, la pollinisation et les formations à suivre. J’ai grandi dans l’entrepreneuriat. Mon père a déjà possédé une ferme laitière, une érablière et une entreprise reliée au transport», précise Sophie Roy.
Résidant alors à Saint-Georges, elle est allée suivre une formation d’initiation à l’apiculture chez Apiculture Patenaude, à Saint-Ignace-de-Stanbridge, en Montérégie.
Une amie l’informe ensuite que Gratien Poulin, propriétaire de Miel G.P. à Saint-Benoît-Labre, cherchait une relève pour assurer la continuité de son entreprise. Après une année comme employée sur le terrain, Sophie Roy achète la compagnie en mars 2018.
«On avait 133 ruches sur une quinzaine de ruchers (sites). L’héritage de mon père (décédé en 2015) m’a permis de devenir entrepreneure, mais je cherchais encore mon petit paradis», indique-t-elle.
Dans sa cour
Cet été, Sophie Roy a acheté une maison, avec un grand terrain et des bâtiments, à Notre-Dame-des-Pins. En 2020, c’est chez elle que se dérouleront les étapes de préparation des ruches et transformation du miel.
«Les abeilles vont chercher leur nourriture jusqu’à trois kilomètres de leur ruche. C’est pour ça que je répartis mes ruches sur une quinzaine de sites en Beauce. Un rucher produit en moyenne 1500 livres de miel», dit-elle.
L’entreprise conçoit sept sortes de miel, dont une saveur à base de Renouée du Japon, plante envahissante poussant en colonie.
«En retirant l’un des cadres d’une ruche, le miel était tout rouge. J’ai envoyé des échantillons au Centre de recherche en sciences animales (Deschambault) où on a confirmé que le miel avait été produit avec la Renouée du Japon. Je crois être la seule à faire ça au Québec», mentionne Sophie Roy.
Pollinisation et hiver
Au printemps, la Miellerie de Sophie offre un service de pollinisation. Sophie Roy a des clients en Chaudière-Appalaches, dans le Centre-du-Québec et au Saguenay Lac-Saint-Jean pour aider à la floraison des fraises, bleuets et canneberges.
Lors de notre passage le 6 novembre, Sophie Roy avait rapporté ses ruches (116) sur son terrain pour le processus d’hivernation des abeilles.
«Une abeille vit 45 jours, mais la reine peut survivre jusqu’à cinq ans. Les abeilles d’automne sont celles qui passeront l’hiver. Il faut les nourrir au sucre et les protéger du froid», ajoute-t-elle.
Soucieuse de connaître tous les aspects de l’apiculture, Sophie Roy complète présentement une attestation d’études collégiales (AEC) en Exploitation d’une entreprise apicole.
La Mieillerie de Sophie sera présente au 35e Salon des Artistes et Artisans de Beauce, du 22 au 24 novembre, au centre culturel Marie-Fitzbach à Saint-Georges. Pour en savoir plus sur l’entreprise, visitez la page Facebook La Mieillerie de Sophie.
Le saviez-vous ?
- Le miel est la substance sucrée produite par les abeilles à partir du nectar qu’elles récoltent dans les fleurs qu’elles butinent. Les abeilles entreposent le nectar dans les alvéoles de la ruche. Par la ventilation faite par les ailes des abeilles, le nectar se transforme en miel.
- La couleur du miel dépend des types de fleurs butinées par les abeilles. Par exemple, le miel des fleurs de sarrasin et de bleuetière est foncé alors que le miel de trèfle est plus pâle.
- À l’état naturel, les abeilles sauvages peuvent établir leur colonie à l’air libre, à partir d’un essaim suspendu à une branche d’arbre, dans les cavités d’un arbre creux, d’une roche, d’une cheminée ou de toute construction.
- Le miel a un pouvoir sucrant deux fois plus important que le sucre, mais apporte moins de calories. Une cuillerée à table de miel contient 65 calories.
Source : Fédération des apiculteurs du Québec (FAQ)