Djordan Lemay développe son talent artistique par le tatouage

Dessinateur autodidacte, Djordan Lemay a trouvé le moyen d’exprimer son plein potentiel artistique en devenant tatoueur professionnel.

«J’avais de la misère à l’école, sauf en arts plastiques. Je dessinais n’importe où et sur n’importe quoi. Par contre, les emplois où on peut vivre en dessinant sont rares», mentionne-t-il.

Fasciné par l’industrie du tatouage, il achète son propre équipement en 2009 et accueille des clients à son domicile à temps partiel. Comme il n’existe aucun cours pour apprendre à tatouer, Djordan Lemay a appris les techniques du métier sur le tas.

«On peut pratiquer avec de la peau de cochon, car c’est ce qui se rapproche le plus de la peau humaine. C’est toutefois plus facile de développer ses techniques en travaillant avec d’autres tatoueurs», croit celui-ci.

Possédant lui-même une cinquantaine de tatous, il a été embauché chez Ecclectik Tattoo à Saint-Georges en 2011.

«J’apportais mes propres dessins pour montrer ce que je voulais comme tatouage. Keven Lessard (propriétaire) était impressionné par mes dessins et m’a offert un emploi. Ma passion est alors devenue une job à temps plein», dit-il.

Minutie et préjugés

Comme un tatouage est permanent, celui qui l’exécute doit posséder une excellente dextérité en respectant le tracé du dessin lors de l’injection de l’encre sous la peau.

«Quand on me donne carte blanche, c’est encore mieux, car c’est là que je pousse ma créativité au maximum», précise Djordan Lemay.

Selon lui, les préjugés sont encore tenaces envers les gens tatoués qui sont souvent associés à des rebelles et criminels dans l’imagerie populaire. Jérôme Michaud, un de ses fidèles clients, y voit plutôt une façon de laisser sa marque dans le temps et même de rendre hommage à des êtres chers.

«Mon père est décédé d’un cancer en 2015 à 50 ans. Avant qu’il meure, j’ai pris une photo de lui sur sa moto. Comme c’était un exemple pour moi, je me vais faire tatouer son portrait sur le bras gauche d’ici la fin de l’année», explique ce dernier.

Amateur de cinéma, Djordan Lemay prouve aussi son originalité notamment sur son bras droit où l’on retrouve des tatouages de Wolverine et Freddy Kruger, ainsi que le tyrannosaure de Jurassic Park et … Scrat de l’Ère de Glace !

«Je prends quand même mon travail au sérieux. Tous les instruments sont stérilisés et les clients doivent être conscients que c’est permanent. Je ne tatouerai jamais une personne droguée ou en état d’ébriété qui n’est pas consciente de ce qu’elle demande», confirme celui-ci.

Même s’il aime le travail de Djordan, Jérôme Michaud aimerait que des cours spécialisés existent pour former les tatoueurs. «Ça éliminerait les tatoueurs bon marché qui sont là juste pour faire de l’argent facile», affirme-t-il.