Donner une valeur ajoutée à son boisé

Michel Paquet et Patricia Gagnon sont propriétaires des Boisés MP à Saint-Théophile. Ils possèdent quatre terres à bois, soit 400 acres de terres. Leur objectif: maximiser la ressource tout en la renouvelant.

Une forêt, c’est comme un jardin, explique Michel Paquet. À un moment donné (environ 60 ans) les arbres sont prêts; ils sont à maturité. Pour lui, réaliser une coupe à blanc, ce n’est pas détruire la forêt, car il ne coupe jamais s’il n’a pas de plan de reboisement. Il préfère retarder d’un an. «Si on attend trop longtemps, les arbres finissent par pourrir», explique-t-il.

Pour lui, la ressource est très importante et peut offrir, quand on s’y connaît, un bon rendement. Avec l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce (APBB), il a reçu plusieurs conseils et appris beaucoup afin d’assurer la pérennité de la ressource tout en allant chercher un maximum de revenus.

Un ingénieur forestier réalise un plan d’aménagement forestier tous les cinq ans afin de donner un portrait d’ensemble du lot à bois. C’est également cet ingénieur qui décidera des coupes sélectives et des coupes d’ensemencement pour régénérer la forêt. Il détermine également le degré de priorité des différents travaux à effectuer. «L’ingénieur nous donne une prescription et il reste à obtenir le permis de la MRC», ajoute M. Paquet. Il n’est pas possible de faire ce que l’on veut quand l’on veut si l’objectif est de tirer le maximum de la ressource. Tous les travaux sont effectués dans le respect de l’environnement.

Travailler dans le froid

La majorité des travaux sont réalisés l’hiver. S’il a commencé sur sa première terre à couper les arbres à la scie à chaîne, Michel Paquet engage aujourd’hui quelqu’un avec une machine multifonctionnelle pour l’abattage. Par la suite, avec son tracteur, il sort les arbres de sa terre. D’un petit tracteur au début, il s’est graduellement équipé avec un plus puissant.

S’il ne travaille pas beaucoup dans son boisé l’été, c’est que la machinerie brise trop le sol qu’il devrait réparer. De plus, l’hiver, c’est moins dur sur la machinerie, mentionne-t-il. L’autre raison pour travailler en hiver, c’est que le bois est vendu au poids. L’été quand il fait chaud, la sève de l’arbre s’évapore, ce qui le rend plus léger d’environ 2 %.

Développer de nouveaux marchés
Michel Paquet avec sa nouvelle scierie mobile.

Comme pour la plupart des propriétaires de boisés, la fin de la pitoune de quatre pieds en 2018 a été difficile. Cependant cette année, Michel Paquet a fait l’acquisition d’une scierie mobile, ce qui lui permet de transformer son bois lui-même et de lui donner une valeur ajoutée.

«Avec la scierie mobile, je peux répondre aux petits clients ou à ceux qui cherchent du bois hors norme», précise-t-il. Quant au bois de moins bonne qualité, il finit en bois de chauffage.

Malgré l’acquisition de la scierie mobile, Michel Paquet continue tout de même à vendre une bonne partie de son bois à des scieries ainsi que pour des usines de pâte et papier.

Son objectif pour ce qu’il appelle son fonds de retraite, c’est de se rendre à 1000 acres de terre, car sur ses terres actuelles, il lui reste du travail pour encore quatre ou cinq ans avant plusieurs années plus tranquilles.