Économie canadienne et mondiale à la baisse en 2019
La dernière année a apporté beaucoup de questionnements sur le futur de l’économie internationale. Doit-on approcher 2019 avec prudence ou positivisme ?
Maral Dolmadjian, spécialiste des produits de placement pour Placements mondiaux Sun Life, a prononcé une conférence sur ce sujet le 13 décembre, durant un déjeuner du Conseil économique de Beauce (CEB). Robert Dumas, président et chef de la direction chez Financière Sun Life Québec, était également présent pour donner ses impressions.
Parmi les pays développés, le Canada est l’endroit où les citoyens possèdent le plus haut taux d’endettement. Par 100 $ de revenu, les Canadiens dépensent en moyenne 170 $, la valeur nette des ménages subissant une détérioration au même moment.
«Le problème est que 65 % de la croissance économique canadienne est liée à consommation. Les gens devront se concentrer à payer leurs obligations. Ça créera un refroidissement sur le marché immobilier, donc plus de dépenses à faire pour l’accès à la propriété», précise Maral Dolmadjian.
Le taux d’inflation restera autour de 2 %, mais les Canadiens devront s’attendre à des hausses de taux d’intérêt dans divers domaines. «La Banque du Canada a haussé son taux directeur cinq fois en 2018. Plusieurs facteurs joueront également sur l’économie, comme la chute du prix du pétrole», d’ajouter Mme Dolmadjian.
Le Québec sera touché davantage que les autres provinces à cause d’une importante pénurie en main-d’œuvre. «Sur les 160 000 emplois ouverts au Canada, 40 % se trouvent au Québec alors que nous représentons 22 % de la population», rappelle Robert Dumas.
Influence des États-Unis
La réforme fiscale de Donald Trump a favorisé les familles américaines qui ont accru leur valeur nette et maîtrisé leurs dépenses à crédit. Comme puissance mondiale, les États-Unis ont une influence sur les autres pays dans chacune de leurs décisions économiques.
«Les guerres commerciales nuisent à une partie de l’économie mondiale. Par exemple, les composantes d’un iPhone sont fabriquées dans six pays, dont la Chine. Les États-Unis ont imposé des tarifs sur les importations chinoises, créant de l’incertitude chez les investisseurs», précise Maral Dolmadjian.
Le nouvel accord de libre-échange Canada/États-Unis/Mexique entre dans cette formule de protectionnisme américain. À court terme, l’entrée en vigueur du Brexit (Angleterre) et la révolte des gilets jaunes (France) pourraient créer des soubresauts dans l’économie.
«Ce sont les citoyens moyens qui sont directement touchés par ces décisions. La montée du populisme n’est pas surprenante dans une telle incertitude. Des changements politiques seront à surveiller en 2019. Il y a aussi une éducation économique à faire auprès des Canadiens», croit Robert Dumas.