Elle accouche avec une sage-femme pendant la COVID-19

Claudine Lagueux-Champagne, 33 ans, a donné naissance à la petite Océane le 20 avril 2020. Déjà maman d’Alexis, trois ans et demi, la femme de Saint-Georges a vécu la fin de sa seconde grossesse d’une façon très différente.

Pour ses deux suivis de grossesse et accouchements, Claudine Lagueux-Champagne a fait appel à une sage-femme. Alexis est né en 2016 au domicile de Claudine et son conjoint, Michel Baillargeon.

«Je souhaitais vivre un accouchement naturel chez moi, et pas dans une chambre d’hôpital. Ça répondait à mes instincts de femme et de mère. J’étais très heureuse d’avoir vécu cette expérience», se souvient-elle.

Dans le cas d’Océane, Claudine a cessé de travailler le 6 mars, après 35 semaines de grossesse. Une semaine plus tard, le Québec était complètement chamboulé par le début de la crise du COVID-19.

Se définissant comme une personne calme, Claudine a eu certaines difficultés à contrôler ses pensées et émotions jusqu’à l’accouchement.

Océane Baillargeon est née à la Maison de naissance Mimosa, à Lévis.

«J’étais dans un état d’esprit positif, avant qu’on m’apprenne que je ne pourrais pas accoucher à la maison. On m’avait dit que ça se pouvait que j’accouche seul, sans la présence de mon conjoint, mon fils et ma sœur. Les nouvelles dans les médias étaient négatives et changeaient souvent. Ça commençait à me stresser», avoue cette dernière.

Protéger sa progéniture

Geneviève Bélanger est la sage-femme ayant suivi la seconde grossesse de Claudine. Comme toutes ses collègues, elle a dû s’ajuster rapidement aux nouvelles règles sanitaires de la Santé publique du Québec.

«Dans la région, les suivis de grossesse ont lieu à la Maison de la famille Beauce-Etchemins. On doit porter un masque et désinfecter le bureau après chaque consultation. À l’accouchement, on enfile aussi un sarrau. Nous portions déjà des gants. Aujourd’hui, la visière sur le visage est obligatoire, mais ça ne l’était pas avec Claudine», explique Mme Bélanger.

Océane Baillargeon est née à la Maison de naissance Mimosa. Situé à Lévis, le bâtiment est sous la responsabilité du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA).

«Je me suis rendu à Lévis en pleine contraction. Pendant l’accouchement, je riais de voir Geneviève avec tout son équipement. Mon conjoint était présent et le bébé se porte bien», dit Claudine Lagueux-Champagne.

À travers ce nouveau bonheur, la COVID-19 rôde toujours dans les parages. «J’ai hâte que les grands-parents puissent serrer Océane dans leurs bras. En attendant, on se parle par vidéo. Des gens de la famille et des amis déposent des cadeaux pour Océane à l’entrée de notre maison», indique celle-ci.

Pour Geneviève Bélanger, les couches d’équipements supplémentaires n’enlèveront jamais le lien affectif entre la sage-femme et la femme enceinte. «Le regard joue beaucoup sur les relations humaines. S’il y a une autre pandémie, nous serons prêts», confirme-t-elle.