Émilie Poulin grimpe les échelons dans la Marine royale canadienne

Émilie Poulin aura 25 ans le 29 janvier prochain. Depuis le 18 avril 2016, elle est membre de la Marine royale canadienne et réside à Esquilmalt, en Colombie-Britannique.

Native de Saint-Côme-Linière, Émilie n’était pas prédisposée à s’enrôler dans ce mouvement. Après ses études secondaires, elle a étudié en Techniques d’intervention en délinquance. Émilie a ensuite quitté son programme pour visiter le Costa Rica et l’Australie.

«Je ressentais le besoin d’explorer le monde. À mon retour, j’ai vu la pancarte du centre de recrutement des Forces armées canadiennes à Québec. J’avais besoin d’un nouveau défi. Je croyais joindre l’infanterie, mais la marine offrait des possibilités d’emplois intéressantes», se souvient-elle.

Émilie Poulin tient une ligne de distance lors d’un ravitaillement (fueling) en mer.

D’abord réserviste pour le NCSM Donnacona à partir du 30 septembre 2014, Émilie Poulin a ensuite joint la Marine royale canadienne à temps plein. Affectée à la base d’Esquilmalt, elle a mis dix jours pour traverser le pays avec sa voiture.

«Comme j’étais opératrice de radar chez les réservistes, j’ai continué à faire ce travail. Je connaissais déjà les drilles (marches), nœuds et grades, mais j’arrivais dans un milieu inconnu. Je me suis créé de belles amitiés dans la marine», soutient Émilie.

Asie-Pacifique

Émilie Poulin a pris part notamment à l’opération Poseidon Cutlass 17 en 2017. Ce déploiement de cinq mois en Asie-Pacifique était lié à la participation d’exercices en mer avec des marines partenaires, ainsi qu’à des événements dans les ports de ce secteur.

«J’étais à bord du NCSM Winnipeg avec 226 membres d’équipage. Nous avons visité douze ports dans neuf pays. Lors d’une journée de travail, on est en rotation on-off dans des blocs de sept et cinq heures. Je travaillais sur trois écrans radars en même temps», explique Émilie.

Matelot de deuxième classe, Émilie Poulin souhaiterait monter en grade jusqu’à être maître de première classe, sans rester une opératrice de radar.

Plusieurs navires ont participé à l’opération Poseidon Cutlass 17.

«Après une blessure lors du déploiement en 2017, on m’a réaffecté à un poste de secrétariat. J’aimerais continuer dans ce poste, mais aller autant en mer que sur terre», confirme-t-elle.

Femme dans l’armée

Émilie Poulin ne se voit pas revenir au Québec ou déménager ailleurs au pays. «La vie sur l’île de Vancouver est fantastique. Ma mère s’inquiétait au début, mais elle m’a toujours encouragée. Je viens voir ma famille en Beauce au moins deux fois par année», dit celle-ci.

Selon elle, les préjugés sexistes existent toujours sur les femmes joignant les Forces armées canadiennes. Émilie encourage les filles voulant faire carrière dans ce milieu à ne pas écouter ces ragots.

«Nous sommes plusieurs filles dans la marine à différents grades. Les civils sont curieux et trouvent ça cool, entre autres lorsqu’on fait des défilés avec nos uniformes. C’est un monde à part entière où l’on peut s’ouvrir sur de nouveaux horizons», conclut-elle.