Engouement sans précédent pour le jardinage à domicile

Ouverts plus tardivement en raison de la COVID-19 (15 avril), les centres jardins ont enregistré une hausse marquante de visiteurs. Certains commerces affichent des records de vente, autant pour les plants nourriciers que les fleurs décoratives.

Alain Labelle, propriétaire des Serres Saint-Georges, travaille dans le jardinage depuis 40 ans. Il n’a jamais observé un tel engouement du public pour la culture florale, fruitière et maraîchère, au point où le tiers des visiteurs en sont à leur premier jardin.

«On a doublé notre chiffre d’affaires. À cause du COVID-19, beaucoup de gens ne voyageront pas cet été. Tant qu’à rester à la maison, ils dépensent afin que ce soit beau chez eux, ou pour s’autosuffire en fruits et légumes frais», affirme M. Labelle.

Auprès des débutants en jardinage, lui et ses employés donnent des conseils, car le pouce vert ne s’acquiert pas d’un simple claquement des doigts.

Les centres jardins ont instauré des mesures de distanciation sociale.

«Chaque plant ou fleur possède ses propres caractéristiques. Dans les légumes, le plant de tomate reste un classique. Les fèves, pois, betteraves et carottes sont aussi très populaires. Pour les fleurs, toutes les essences se vendent bien», mentionne Alain Labelle.

Au Centre jardin Lina Jolin à Saint-Martin, la propriétaire a observé la venue d’une nouvelle clientèle plus jeune. Le magasin s’est même retrouvé en rupture de stock dans les graines, pour ceux et celles souhaitant vivre toutes les étapes de la pousse.

«Le week-end de la Fête des Patriotes (16 au 18 mai), ça a été la folie furieuse. Chaque jour, on se retrouvait avec une longue file d’attente. Il y aura de beaux aménagements sur les terrains cette année», dit Lina Jolin.

Tenir ses distances

Face à cette importante augmentation de clientèle, les centres jardins doivent toujours composer avec les règles sanitaires de la COVID-19.

En plus des deux mètres en distanciation sociale, ces commerces accueillent un nombre limité de clients à la fois. Procédant à de fréquentes désinfections sur divers objets, comme les paniers, des centres jardins ont aussi créé des couloirs à direction unique pour la circulation.

Les jardinières sont très populaires auprès des botanistes débutants et expérimentés.

«C’est de la grosse gestion. Heureusement, les clients sont zens et patients. Le COVID-19 a changé notre façon de voir la vie. C’est un moment charnière dans l’histoire de notre société», pense Alain Labelle.

Il est conscient que cet engouement soudain pour le jardinage diminuera en 2021. Selon Lina Jolin, quelques jardiniers débutants en 2020 renoueront avec cette activité l’année prochaine.

«On voyait une hausse d’intérêt depuis trois ou quatre ans, mais pas à ce point-là. Des clients baby-boomers avaient arrêté de jardiner et ils recommencent. C’est également une belle activité pour les familles», mentionne-t-elle.