Faible mobilisation pour l’urgence climatique en Beauce

Plusieurs municipalités au Québec ont adopté une déclaration universelle d’urgence climatique. Dans notre région, ce mouvement citoyen semble avoir peu d’échos.

Sur les 26 municipalités couvertes par l’Éclaireur Progrès, seulement les élus de Courcelles et La Guadeloupe ont entériné une déclaration semblable. À Courcelles, celle-ci a été adoptée le 11 février, lors d’une assemblée publique du conseil municipal.

«Katherine Turgeon, une résidente, nous avait approchés à la réunion mensuelle de janvier avec une présentation. On a pris le temps d’en discuter avant l’adoption le mois suivant. Sauver notre environnement passe par de petits gestes quotidiens», dit le maire Francis Bélanger.

Du côté de La Guadeloupe, la déclaration a été composée par la directrice générale Christiane Lacroix. Lu par le conseiller Vincent Breton à la séance publique du 11 mars, le document est entériné par tous les élus.

«C’était un sujet régulier de discussion dans les comités pléniers. Nous avons développé plusieurs mesures environnementales, comme le compost à domicile, parce que nous voulons montrer l’exemple à nos citoyens», précise Mme Lacroix.

Les deux motions ont été transmises au premier ministre François Legault, ainsi qu’à Benoît Charrette, ministre de l’Environnement et de lutte contre les changements climatiques. Les députés Samuel Poulin (Québec) et Luc Berthold (Ottawa) ont aussi reçu une copie de la résolution courcelloise.

Pas au courant ?

La version originale de la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique (DUC) a été composée par sept Québécois reliés à GroupMobilisation (GMob).

Taxibus est une façon de diminuer notre empreinte environnementale, selon le maire Claude Morin.

S’inspirant des énoncés de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le document se veut un outil que les citoyens doivent diffuser et faire endosser le plus largement possible.

Même si le DUC est sorti sur le web en novembre 2018, la plupart des municipalités jointes par le journal ne connaissaient pas l’existence de ce mouvement. Certaines d’entre elles, comme Saint-Georges, conservent la neutralité sans délaisser l’environnement.

«Notre politique du bassin de rétention et l’implantation de parcs prouvent qu’on s’implique en environnement. Dans la réfection du mur de la promenade Redmond, on a ajouté un canal pour la fraie du poisson», rappelle le maire Claude Morin.

Il cite également en exemple l’implantation du jardin communautaire, les travaux à l’usine d’épuration, ainsi que l’aide financière pour le Taxibus.

«On met des efforts pour réduire la pollution, mais je sais que des villes au Québec ne sont pas comme ça. Je comprends la démarche citoyenne. L’UMQ (Union des municipalités du Québec) a d’ailleurs tenu un forum là-dessus», précise M. Morin.

Extraits des déclarations adoptées à Courcelles et La Guadeloupe

– Face aux risques qu’encourent les générations futures, cette crise climatique est maintenant un enjeu qui menace principalement les niveaux de sécurité suivants : économique, humain, alimentaire, environnemental, et la sécurité nationale et internationale.

– Seule la reconnaissance de l’état d’urgence climatique peut contrer un effondrement économique, une crise de santé publique, une pénurie alimentaire mondiale, un anéantissement de la biodiversité, et des crises de sécurité nationale et internationales d’ampleur sans précédent.

– Tous les plans de transformation sociale, économique et énergétique doivent être mis en marche immédiatement, afin de sortir de notre dépendance des énergies fossiles et déclencher la transition urgente vers une société neutre en carbone.

– Les villes et municipalités ont un rôle important à jouer au niveau de la lutte aux gaz à effet de serre et la mise en place de mesures d’atténuation et d’adaptation.

– Nous subissons déjà les conséquences de cette crise climatique avec l’intensification des averses, l’augmentation et la fréquence des canicules en été et l’intensité des périodes de chaleur accablante.

– La crise climatique menace sévèrement la biodiversité par la destruction des habitats naturels et aura d’importantes répercussions sur la santé.