Formation professionnelle : une baisse d’environ 20 % à la CSBE

La diminution des inscriptions en formation professionnelle se vit depuis plusieurs années. Cependant, le phénomène est devenu plus marqué depuis les quatre dernières années.

Avant l’année 2015-2016, le nombre d’inscriptions n’était pas en chute libre même s’il diminuait. «On a une baisse d’environ 20 à 22 %, dépendamment des années. […] Mon année 2016-2017 était la même chose qu’en 1996-1997. Ce sont des chiffres qu’on n’a pas vus depuis au moins 20 ans», souligne Nataly Blondin, directrice du Service de la formation professionnelle, de l’éducation des adultes et aux entreprises à la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE).

Qu’est-ce qui explique cette baisse ? «C’est le contexte sociodémographique avec la pénurie de main-d’œuvre. Ça fait la même chose partout au Québec, mais surtout dans les régions», précise-t-elle.

Contrer le déficit d’inscription

Afin d’attirer tout de même les jeunes du côté de la formation professionnelle, la CSBE a mis en place différents programmes comme la formation en duale, soit 50 % du temps payé en entreprise et l’autre moitié à l’école. On retrouve ce type de formation dans les programmes où le manque de main-d’œuvre se fait le plus sentir comme en soudage-montage et en préposés en établissements et à domicile.

La CSBE a également mis en place des programmes où l’étudiant passe de 22 % à 23 % du temps de cours en entreprise. «Avec une rémunération, ça aide les gens pour retourner aux études», estime Mme Blondin.

Le parcours duplex est également considéré. Cela signifie que les étudiants terminent leur secondaire en même temps qu’ils réalisent leur diplôme de formation professionnelle. Il s’agit de la possibilité d’avoir deux diplômes en deux ans ou deux ans et demi.

La CSBE a aussi mis en place différents incitatifs comme l’entrée périodique et la sortie variable pour contrer la baisse. Les personnes intéressées peuvent également devenir élèves d’un jour en appelant au 418 228-5541, poste 2602. «Ça donne le goût d’aller voir différents métiers», ajoute Mme Blondin.

Conséquences futures

Cette baisse d’inscription a aussi des conséquences pour la région. «Avec 20 % de moins de finissants, on a 20 % de moins de main-d’œuvre spécialisée qui va arriver dans les métiers de la FP dans la région», expose Mme Blondin.

Avec le plein emploi présentement, il est plus aisé de trouver un emploi avec de bonnes conditions de travail même en l’absence d’un diplôme. Cependant, un ralentissement de l’économie pourrait être plus difficile pour ces travailleurs non spécialisés car il y a moins de possibilités sur le marché du travail sans diplôme. «À ce moment-là, c’est certain qu’on a la reconnaissance des acquis et des compétences et c’est possible d’aller chercher un diplôme par cette filière-là», mentionne Nataly Blondin.

C’est également dans ces moments que les inscriptions en formation professionnelle augmentent. «Souvent lorsqu’on tombe en récession, on voit les gens revenir sur les bancs d’école. Je vois ça comme une opportunité. Le nombre d’étudiants augmente instantanément afin de s’ouvrir des portes et d’avoir le plus d’outils possible», indique-t-elle en terminant.