Hâtives récoltes de l’eau d’érable chez les acériculteurs beaucerons

En raison du temps doux hâtif dans la région, certains acériculteurs ont commencé leur production de sirop d’érable dès la fin février.

Selon Marcel Larochelle, producteur et président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce, la saison acéricole prendra véritablement son envol à la fin mars.

«La météo n’est pas encore optimale pour donner des bonnes coulées constantes. Ce sont surtout les producteurs du sud de la Beauce qui ont commencé à faire du sirop en février. Il fait moins froid dans ce coin-là. Le couvert de neige est aussi plus bas», explique celui-ci.

Quand on parle de conditions optimales à l’écoulement de la sève, les températures doivent être près de -5 degrés la nuit et de 5 degrés le jour. «La pluie permet aussi de réchauffer le sol et faire mieux circuler l’eau d’érable. Par contre, il ne faut pas que ça tombe en verglas», rappelle M. Larochelle.

Lui-même acériculteur à Saint-Prosper, Marcel Larochelle ne croit pas que le record québécois de production établi en 2019 (159,4 millions de livres) sera battu cette année.

«L’an dernier, le temps chaud est arrivé tard (fin avril) et partout en même temps. Présentement, la production est différente d’une région à l’autre. S’il fait chaud trop vite, ça va affecter le goût du sirop», mentionne-t-il.

En 2019 au Québec, 56 % du sirop recueilli a été étiqueté comme ambré (goût riche). Le sirop doré (goût délicat) et foncé (goût robuste) représentait chacun 20 % de la production. Le sirop très foncé (goût prononcé) comptait pour 3 %, contre 1 % pour le sirop VR5 (défaut de saveur).

Virus et climat

(Gracieuseté – Producteurs et productrices acéricoles du Québec)

Au moment où le coronavirus cause des problèmes à l’échelle mondiale, les exportations de sirop d’érable vont toujours bon train.

Quant aux changements climatiques, ils ne sont pas à l’agenda des discussions chez les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), une division de l’Union des producteurs agricoles (UPA) regroupant tous les producteurs de sirop d’érable dans la province.

«On a déjà eu des discussions sur ces deux sujets. Le coronavirus ne touche pas les pays où l’on fait nos principales exportations. Au niveau du climat, nous sommes déjà pris à travailler avec une météo différente chaque saison», indique Marcel Larochelle.

Nouvelle entente

Le 28 novembre 2019, les PPAQ et le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE) ont conclu une nouvelle entente de principe pour la convention de mise en marché du sirop d’érable.

«L’entente est en train de se finaliser devant les avocats. Elle s’appliquera pour la récolte actuelle et les deux prochaines. Ça touche plusieurs aspects, comme le prix à la livre du sirop d’érable», confirme Marcel Larochelle.

Le contrat touche également la prime pour le sirop d’érable certifié biologique. Les détails complets de l’entente seront dévoilés dans les prochaines semaines.