«Jean Lapierre aimait la Beauce» – Normand Lapointe, ex-député fédéral
Les témoignages de sympathie envers le célèbre chroniqueur, Jean Lapierre, continuent de résonner à travers le Québec soit trois semaines après l’écrasement d’avion ayant fait six autres victimes aux îles de la Madeleine. L’ex-député fédéral de Beauce, Normand Lapointe, est attristé par le sort de son bon ami avec qui il a siégé de 1980 à 1984.
Élu un an plus tôt, Jean Lapierre, député fédéral de Shefford, avait le même parrain que le député natif de Saint-Victor soit André Ouellet. Le destin des deux hommes s’était rencontré lors d’une élection dans Frontenac qui avait été retardée d’un mois en raison de la mort d’un candidat. Lapointe qui détenait aussi un bon bagage d’expérience de campagne, ayant participé à celle des politiciens, Robert Cliche, Paul-Émile Allard et Hermann Mathieu, a assisté le travail de Jean Lapierre alors âgé de 23 ans, qui avait été nommé l’organisateur de cette campagne. Ensemble, ils avaient donné un fier coup de main pour assurer la réélection du député libéral sortant, Léopold Corriveau en 1980. «Pendant celle-ci, nous sommes devenus de bons amis et notre amitié est toujours restée. Nous avions plusieurs affinités ensemble», rapporte M. Lapointe.
«Quand j’ai été battu en 1984, il continuait de venir me voir dans la Beauce au moins une fois par année. Il aimait venir en Beauce parce qu’il trouvait les gens d’ici entreprenants tout comme lui. De plus, la Beauce lui faisait aussi penser à ses îles. Lorsqu’il était dans les médias, nous n’avons jamais cessé de nous appeler», raconte M. Lapointe.
Il précise que Jean citait aussi plusieurs de ses expressions dans les médias. «C’était moi, son bon ami de la Beauce», dit-il avec fierté.
Un phénomène de la nature irremplaçable
Jean Lapierre, l’homme, le député et le chroniqueur politique, a marqué à sa façon le paysage politique au Québec selon Normand Lapointe. «Je l’ai toujours comparé à un phénomène de la nature. Ce gars-là a traversé beaucoup d’épreuves dans sa vie, dont un divorce, mais Jean savait toujours s’en sortir. En tant que député, je l’ai connu alors qu’il était tout jeune, il travaillait déjà beaucoup. Il ne lâchait jamais. Ce fonceur n’avait peur de rien et posait des questions à des ministres libéraux. Il me faisait penser un peu à Maurice Bellemarre de l’Union Nationale. Celui-ci disait que ce n’était pas la grosseur de la masse qui compte, mais le swing du manche», se rappelle-t-il.
La perte du coloré chroniqueur qui était âgé de 59 ans se fait déjà sentir au Québec. «Il avait beaucoup d’amis et il avait ses entrées partout, et ce, dans tous partis politiques confondus. Dans l’emploi qu’il faisait, Jean est irremplaçable», croit simplement M. Lapointe.