Jean-Philip fait sa place au Manoir du Quartier

Jean-Philip Caouette-Jourdain a réussi à faire sa place au sein des employés du Manoir du Quartier malgré qu’il doive composer avec le syndrome d’Asperger, qui fait partie des troubles du spectre de l’autisme (TSA).

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Depuis le mois d’avril, le jeune homme de Saint-Georges a demandé davantage d’heures de travail, passant de 18 à 40, ce qui lui a permis de quitter l’aide sociale. «C’était mon objectif principal», soutient-il.

Jean-Philip vit plutôt bien sa condition. «Il y a quelques handicaps, mais ils ne sont pas tellement durs à surmonter, mais le principal problème, c’est le changement de routine. En ce moment, le Manoir réalise des travaux pour ses phases 4 et 5 et c’est difficile pour quelqu’un comme moi», confie-t-il.

Malgré cela, la directrice adjointe de l’endroit, Peggy Poulin, souligne le cheminement fait par Jean-Philip depuis son arrivée au Manoir. «Il nous avait été présenté comme étant quelqu’un avec une pensée rigide. Il avait besoin d’une structure très précise et il avait quelques difficultés avec les conventions sociales», relate-t-elle.

Il a été embauché en juin 2015 après avoir été référé par Service externe de main-d’œuvre (SEMO) de Chaudière-Appalaches, un organisme financé par Emploi-Québec dont le but est de favoriser l’intégration et le maintien en emploi des personnes ayant des limitations fonctionnelles.

Au départ, les tâches de Jean-Philip concernaient uniquement la plonge. «Il avait son cocon. Il faisait ses affaires et on le laissait faire ses choses. Il est devenu très performant dans ce qu’il faisait. Puis, il a demandé à dépasser ça. Il a donc commencé à faire d’autres tâches dans la cuisine», relate Mme Poulin.

Au terme de l’année 2017, le Manoir a décidé de l’embaucher au même titre que les autres employés. Autrement dit son salaire n’est plus subventionné le SEMO. «Jean-Philip est un employé comme les autres, donc nous avons laissé tout ce qui avait rapport au SEMO», mentionne Mme Poulin.

Celui-ci a donc travaillé en moyenne 18 heures par semaine jusqu’en avril où il a demandé à obtenir un temps plein, soit 40 heures, ce qui lui a été accordé. Cette augmentation fait également en sorte que Jean-Philip doit faire face à davantage d’imprévus lors de ses journées, ce à quoi il s’adapte de mieux en mieux.

Le jeune homme souhaite également terminer son école secondaire. À plus long terme, il veut démarrer sa propre entreprise. «Le meilleur conseil que je peux donner à tout le monde, c’est de continuer l’école jusqu’au bout», conclut-il.