La construction reprend vie avec des ajustements sanitaires

Secteur névralgique de l’économie québécoise, la construction a été mise sur pause le 24 mars. Depuis le 11 mai, les travailleurs sont de retour sur les chantiers, moyennant quelques changements pour éviter la propagation du COVID-19.

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Une première porte a été ouverte le 20 avril par la Direction de la santé publique du Québec. Le gouvernement provincial avait alors permis la réouverture des chantiers résidentiels pour les unités d’habitation à livrer d’ici le 31 juillet.

«Ça se déroule bien. Pendant la fermeture des chantiers, on développait des mesures sanitaires pour être prêt quand ça recommencerait. Nous avons été conseillés par différents partenaires, dont l’APCHQ», indique Vincent Bernard, président de CRB Construction.

Sur tous les chantiers, les employés désinfectent leurs mains régulièrement. Ceux-ci doivent porter un masque s’il est impossible de maintenir une distance de deux mètres entre les travailleurs.

«Le plus compliqué a été d’ajuster les heures de pause et de dîner, pour ne pas que tout le monde s’arrête en même temps», dit M. Bernard.

Cette période de «rodage» a aidé CRB Construction dans sa préparation à concevoir de nouvelles constructions, au lieu de simplement terminer les chantiers amorcés avant la pandémie.

Les travaux d’excavation ont repris sur le chantier de la prochaine caserne incendie de Saint-Georges.

«On a vendu des maisons pendant notre arrêt de construction. La confiance est là chez les acheteurs. La livraison des maisons pourrait être retardée, dépendant si les sous-traitants ont accès ou non aux produits de leurs fournisseurs», rappelle Vincent Bernard.

Grands chantiers

Construction Pierre Blouin, entreprise de Québec, a amorcé la construction de la nouvelle caserne incendie de Saint-Georges au début mars. Jusqu’à 50 personnes travailleront dans ce chantier sur le boulevard Lacroix, qui sera complété au printemps 2021.

«Avant d’entrer sur le chantier, les employés sont questionnés par un agent de prévention sur leurs possibles symptômes (du COVID-19). Comme les sous-traitants (excavation, plomberie, électricité, etc.) sont nombreux, on devra s’arranger pour qu’ils travaillent à des moments différents», explique Jean-Sébastien Guay, responsable du chantier.

La construction du poste de police de la Sûreté du Québec, sur la 120e Rue à Saint-Georges, a repris le 11 mai, après sept semaines d’arrêt. Le projet est réalisé par Les Constructions Béland et Lapointe, compagnie de Lévis.

«On suit toutes les règles implantées par la CNESST, y compris l’ajout d’affichage et la restriction des deux mètres. Tous les employés travaillent avec des équipements de protection», confirme Pierre Boisvert, président-directeur général de l’entreprise.

Selon lui, le poste de police sera terminé deux mois plus tard que prévu. La Sûreté du Québec doit déménager dans le bâtiment pendant l’été 2020.

«On ne pourra pas rattraper le temps perdu. Avec les nouvelles mesures de santé à appliquer, on perd de 45 à 60 minutes par employé pour effectuer le travail normalement», conclut M. Boisvert.