La COVID-19 cause des retards en Chaudière-Appalaches selon Daniel Paré

Si la pandémie entourant la COVID-19 dans la région n’a pas causé d’irritants majeurs jusqu’à maintenant, elle occasionne tout de même un ralentissement à certains niveaux, indique le président-directeur général du CISSS de Chaudière-Appalaches, Daniel Paré.

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On réussit tout de même à faire une gestion des soins, assure M. Paré. « Au printemps, nous avions quelques foyers d’éclosion à gérer, sauf que nous avions beaucoup d’apprentissages à faire. À l’heure actuelle, nous avons plusieurs petits foyers, sauf que l’on connaît la recette pour les éteindre. Cela prend toutefois un certain temps et c’est un défi, surtout au niveau des ressources humaines », reconnaît-il.

Ce dernier estime que le réseau s’est bien ajusté, malgré les contraintes, et a su apprendre des éclosions survenues au début de la pandémie en mars et avril dernier. « Le contexte actuel était bien différent au printemps. Tout était fermé, les écoles, les commerces, ainsi que plusieurs entreprises. Nous fonctionnions en mode fin de semaine dans nos établissements. Actuellement, la transmission communautaire est très élevée, alors nous faisons beaucoup plus une gestion autour de celle-ci. »

Une grande différence qui existe avec la situation vécue au printemps estime M. Paré, est que le virus est davantage connu des spécialistes. « Nous avons plusieurs éclosions, mais que l’on contrôle plus rapidement. Certaines dans les écoles, des entreprises, des restaurants qui étaient fermés au printemps. Dans les résidences de personnes âgées, la porte d’entrée est venue des visiteurs, car les visites étaient permises.  Ce sont aujourd’hui davantage les jeunes qui ont le virus et ils étaient à la maison au printemps. »

Plan de deuxième vague

À la demande du ministère de la Santé, la direction régionale a dû produire un plan de deuxième vague qui a amené plusieurs changements en cours de route. « On a vu l’arrivée de plus de 270 nouveaux préposés aux bénéficiaires dans nos établissements. Nous avons formé davantage notre personnel sur la prévention et le contrôle des infections, tout comme plusieurs de nos partenaires communautaires. Nous avons des réserves de matériel et avons créé davantage de liens avec nos partenaires des résidences privées. Le dépistage a quadruplé depuis le début. La Santé publique travaille également plus fort au niveau des enquêtes », indique-t-il.

Le plan de match de l’agence régionale est plutôt simple. Contrôler la propagation en isolant le plus possible les personnes atteintes. « On cherche à garder le plus froid possible nos hôpitaux de Montmagny, Thetford et Saint-Georges. Notre stratégie, pour les gens atteints de la Covid et qui doivent être hospitalisés, est de les envoyer à l’Hôtel-Dieu de Lévis. C’est plus facile à gérer, car nous avons des gens spécialisés là-bas et y avons réservé une cinquantaine de lits. La bonne nouvelle est que nous avons plusieurs personnes atteintes qui n’ont pas besoin d’être hospitalisées. »

Un effectif efficace, mais fragile

M. Paré avoue d’autre part que l’adaptation du personnel a exigé beaucoup d’effort et que le maintien des services est un défi constant. Il indique néanmoins que les règles sont très claires relativement à la gestion du personnel, particulièrement dans un souci de ne pas voir d’employés œuvrant dans plus d’un établissement.

« En raison du nombre d’éclosions en cours, nous allons toujours nous occuper des gens, mais peut-être sous certaines contraintes. Nous avions déjà une pénurie de personnel en soins infirmiers avant la COVID. Aujourd’hui, nous avons du personnel retiré pour diverses raisons, soit en attente de dépistage, des vacances, un congé de maternité ou autres. Il faut les remplacer pour s’assurer de donner les soins. On gère le risque ».

Au niveau des préposés, l’arrivée de renforts a permis d’éviter, le plus possible, la mobilité de main-d’œuvre. « Il y aura toujours des exceptions, par exemple si deux personnes sont en maladie et ne peuvent entrer pour un quart de soir, nous allons peut-être devoir le faire. Ça prend toutefois une autorisation spéciale pour le faire. »