La CSST dévoile son enquête sur une chute de plateforme
SÉCURITÉ. Après que le président de l’entreprise Systèmes Intérieurs Steeve Bisson inc. et un travailleur aient été jetés hors de leur plateforme élévatrice du haut de laquelle ils travaillaient le 2 octobre 2013, la CSST conclut que la présence de fissures sur les membrures de la plateforme n’a pu être détectée compte tenu de la méthode appliquée pour l’inspection structurale des soudures.
Le jour de l’accident, le président de Systèmes Intérieurs Steeve Bisson inc., une entreprise de Saint-Ludger, et un travailleur s’affairent à installer des panneaux de gypse sur les murs extérieurs d’un bâtiment sur le chantier d’agrandissement et de rénovation d’un entrepôt frigorifique situé au 2365, chemin de la Côte-de-Liesse, à Montréal. Pour faciliter l’accès aux sections en hauteur des murs, ils utilisent une plateforme élévatrice. Alors que le président finit de donner ses directives au travailleur, il actionne la commande de descente de la plateforme élévatrice. À ce moment, les deux individus entendent un bruit et sentent le plancher glisser sous leurs pieds. La plateforme bascule et les deux individus sont projetés hors de cette dernière, puis se retrouvent au sol. Ceux-ci subissent des blessures à diverses parties du corps et sont transportés à l’hôpital.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les propriétaires de plateformes, les fabricants et les organismes concernés à l’importance d’utiliser des méthodes d’inspection permettant d’assurer l’intégrité structurale des plateformes élévatrices. Rappelons que chaque année, au Québec, près de 700 travailleurs de la construction sont victimes d’une chute de hauteur.
Mieux reconnaître les dangers
L’enquête a permis à la CSST d’établir deux causes pour expliquer l’accident. D’une part, une membrure de la plateforme élévatrice a cédé sous sa charge en raison de la présence d’une fissure en progression. D’autre part, la présence de fissures n’avait pas été détectée compte tenu de la méthode appliquée lors de l’inspection des soudures.
La CSST demande une expertise des pièces de la plateforme élévatrice
À la suite de l’accident, la CSST a mandaté le Centre de métallurgie du Québec (CMQ) afin de déterminer la cause du bris ayant provoqué le renversement de la plateforme élévatrice. Dans son rapport d’expertise, le CMQ a conclu que les inspections visuelles et magnétoscopiques effectuées sur les soudures reliant les manchons aux membrures de la plateforme élévatrice permettent seulement de détecter les défauts de surface, sur les surfaces visibles. Comme les fissures débutent à l’intérieur des membrures de la plateforme élévatrice, l’inspection visuelle effectuée lors de l’inspection structurale prévue par la norme CSA sur les plateformes de travail B354.2 n’a pas permis de les détecter.
Mesures de prévention
La CSST désire rappeler aux employeurs possédant des plateformes élévatrices que la règle la plus importante à respecter pour en assurer l’intégrité structurale est de respecter les limites de charges prescrites par les fabricants. La surcharge d’une plateforme élévatrice provoque des contraintes importantes sur ses structures qui, avec la fréquence, pourraient entraîner des fissures.
Pour éviter qu’un tel accident se reproduise, la CSST informera le comité de normalisation B354 de l’Association canadienne de normalisation (CSA) des conclusions de son enquête. Une attention particulière sera portée sur l’adéquation entre les caractéristiques d’assemblage et le choix d’une méthode d’inspection structurale.
Le rapport d’enquête de l’accident est disponible dans le site Web de la CSST, au http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004060.pdf.
Source: CSST