La fin pour les coopératives de télécommunication ?

Déréglementer l’industrie des télécommunications, comme le désire Maxime Bernier, pourrait mener à une disparition des coopératives beauceronnes spécialisées dans ce domaine selon la Coop Antenne TV Saint-Zacharie.

Fondée en 1958, la coopérative dessert plus de 700 membres dans les périmètres urbain et rural de cette municipalité.

En échange d’une part sociale de 50 $, l’organisme offre des services de câblodistribution et d’Internet haute vitesse à des prix avoisinant ceux des grandes compagnies et parfois même plus économiques pour le consommateur.

Comme toute coopérative, les clients ont leur mot à dire sur les opérations de l’entreprise en tant que membres. Ceci créé un climat de proximité où le client se sent important d’après Martin Roy, président de Coop Antenne TV Saint-Zacharie.

«On sait aussi à quel point les milieux ruraux ont été mal desservis par les grandes compagnies pendant plusieurs années. Toutefois, elles commencent à vouloir prendre plus de place», pense-t-il.

M. Roy estime que le CRTC doit conserver son rôle de régulateur contrairement à ce que pense Maxime Bernier. «Présentement, tout le monde doit suivre les mêmes règles. Si on laisse tomber ça, les gros joueurs vont faire suffoquer les coopératives et même des petites compagnies comme Cogeco ou Axion», mentionne celui-ci.

L’installation grandissante des tours de téléphonie cellulaire par de grandes compagnies dans les régions rurales nuit également aux coopératives selon Martin Roy. «Le monde utilise de plus de plus Internet par téléphone, mais ce ne sont pas toutes les coopératives qui peuvent investir là-dedans», soutient-il.

Un impact aussi sur les diffuseurs

D’autres entreprises craignent aussi que la déréglementation puisse affecter les diffuseurs francophones. «Une certaine réglementation doit rester en place sinon certains services francophones ne survivront pas sans réglementation», souligne Céline ­Laporte, vice-présidente aux ventes, ­marketing et développement de produits du Groupe Maskatel LP présent en Beauce.

Mme Laporte croit aussi que la position actuelle du CRTC est la voie de l’avenir. «Elle laisse plus de place à la concurrence et au libre choix du consommateur. Tu ne peux plus forcer les consommateurs à adhérer à des chaînes télé qu’ils ne veulent pas ou des forfaits avec certains services dont ils n’ont pas besoin. Le libre marché est la voie où aller», lance Mme Laporte.

L’entreprise de Saint-Hyacinthe, ayant fait l’acquisition de Téléphone Saint-Éphrem et de la Compagnie de téléphone de Saint-Victor en 2015, croit qu’elle sera en mesure de tirer son épingle du jeu dans un contexte axé davantage sur le libre marché.

*Avec la collaboration de Jean-François Fecteau