La nuit effraie les chauffeurs de taxi à Saint-Georges
Les chauffeurs de taxi de Saint-Georges ne voient plus leur métier de la même façon depuis la mort d’un collègue et la récente agression d’un autre travailleur en mai dernier. Ils sont devenus, plus craintifs envers la clientèle, trop imprévisible la nuit.
En novembre dernier, Hygin Veilleux, âgé de 73 ans, a été retrouvé sans vie après avoir pris comme client son assassin, Jean-François Roy. «La mort de M. Veilleux a changé la donne complètement», admet son ancien collègue chez Taxi du Pont, Yoland Poulin.
Cette nouvelle a eu l’effet d’un tremblement de terre chez Taxi Dupont. «Ça a assommé le poste, il y en a qui ont eu besoin d’aide. Je travaillais lorsque Hygin a eu cet appel. Les autres appels avant auraient pu tomber sur n’importe lequel d’entre nous», commente Tony Rodrigue, président de la corporation et chauffeur de taxi depuis huit ans.
Le manque de civisme, de respect et parfois même des abus de violence verbale sont des irritants du métier causés par une minorité de gens, mais qui sont de trop. «C’est inconcevable. Il y a le même problème avec les chauffeurs d’autobus et de taxis à Québec et à Montréal, sauf qu’ici nous sommes à Saint-Georges», souligne M. Rodrigue.
Les taxis sont munis d’un bouton panique afin qu’un chauffeur en difficulté obtienne de l’aide rapidement. «Une chance du Bon Dieu que nous avons la police de même, quand on les appelle», dit-il en claquant des doigts. Toutefois, il ne souhaite plus jamais se servir de cet infâme bouton.
La drogue, un fléau
Les <I>peanuts<I> ou méthamphétamines sont un véritable fléau aux dires de plusieurs conducteurs. Disponibles à des coûts dérisoires, ces drogues rendent certains consommateurs turbulents, imprévisibles et agressifs.
M. Rodrigue qui circule avec les portières verrouillées refuse ce type de clientèle, même s’il doit gagner sa croûte. «C’est la vie de nuit, on ne sait pas sur qui on va tomber», poursuit-il.
Recrutement difficile
La clientèle imprévisible la nuit rend le métier de chauffeur de taxi encore plus exigeant et moins attrayant pour la relève. «C’était déjà difficile de trouver des chauffeurs. Mais là, c’est une bénédiction de trouver un gars qui veut faire des taxis la nuit», indique Michel Poirier ayant plus de 20 ans d’expérience dans le métier.
Bref, le plus grand souhait des conducteurs de taxis est que la clientèle de nuit soit comme celle de jour et du Taxibus : propre, polie, et surtout qui paie.