La réforme Optilab est incontournable selon le ministre Barrette

À terme, l’optimisation des laboratoires de biologie médicale Optilab dégagera des économies de 75 M$ nécessaires pour soutenir le réseau de la santé «Je ne peux pas passer à côté de ces économies à un moment où on doit investir partout au Québec en raison du vieillissement de la population. C’est juste de la bonne gestion», assure le ministre de la Santé et des Services sociaux, Dr Gaétan Barrette.

Le ministre ira donc de l’avant avec ce projet controversé malgré les critiques des syndicats et des élus de la MRC Beauce-Sartigan qui exigent un moratoire. «Cette économie, ce n’est pas une question d’équilibre budgétaire, c’est pour la réinvestir en santé. Les besoins qui s’en viennent dans les CHSLD et pour les soins à domicile sont grands. Le besoin s’accélère maintenant, et c’est pourquoi je bataille fort en ce moment pour obtenir les transferts en santé du fédéral», renchérit Dr Barrette.

Le ministre de la Santé insiste sur le fait qu’Optilab est incontournable en raison des avancées technologiques. «Aujourd’hui, il y a des tests de laboratoire, où un seul robot peut faire le Québec entier. En matière de robotisation et d’automatisation des prélèvements, le Québec est très en retard sur le reste du monde entier. Cela se fait ailleurs», dit-il en citant les exemples du Manitoba et de la ville de Thunder Bay en Ontario qui envoient leurs prélèvements vers des laboratoires de Toronto.

Une réforme graduelle

Le ministre Barrette soutient que la réforme s’échelonnera sur plusieurs années et écorche au passage les actions du syndicat de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) qui mettent en doute la qualité des soins et la perte de spécimens engendrée par la réforme. «À Québec, la réforme Optilab a été faite avant le déploiement provincial, et nous n’en avons pas entendu parler… Nous assistons à un sous-groupe (APTS) qui se protège et veut le statu quo alors que la société veut se donner une bonne gestion pour donner les bons services aux bonnes personnes», réitère M. Barrette.

«Ici au Québec, il n’y a pas une place où les laboratoires vont fermer. Il n’y aura pas de fermeture de services, et pas de retard considérable comme le prétend le syndicat. Dans un hôpital, il y a des tests urgents qui seront faits 24 heures par jour», ajoute-t-il.

M. Barrette dit comprendre les inquiétudes des régions sur le phénomène de délocalisation des techniciens de laboratoire ou d’abolition par attrition. À Saint-Georges, on évoquait une perte de 28 emplois avec la centralisation des opérations vers l’Hôtel-Dieu de Lévis. «Le 75 M$, je le ramène en santé, puisqu’il y aura des enjeux lors des prochaines années pour les personnes âgées… Je vais vous renvoyer des emplois en première ligne et ainsi de suite, ce sera le même effet économique», conclut le ministre.