La SPA Beauce-Etchemin se réjouit du projet de loi du ministre Paradis

Le projet de loi 54 visant l’amélioration de la situation juridique de l’animal déposé le 5 juin dernier par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Pierre Paradis, a de quoi réjouir les principales instances ayant à travailler avec les animaux dont la SPA Beauce-Etchemin.

«Le fait que les animaux ne soient plus considérés comme des biens meubles, c’est déjà beaucoup», estime Brigit Hamel qui est sur le conseil d’administration de la SPA Beauce-Etchemin. Selon le projet de loi, s’il est adopté, les animaux seront considérés aux yeux de la loi comme étant des «êtres doués de sensibilité ayant des impératifs biologiques».

De nombreuses mesures seraient mises en place pour empêcher les combats d’animaux. Les éleveurs et les animaleries devraient aussi obtenir un permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). La maltraitance animale ne sera plus permise et les amendes pour les contrevenants pourront aller jusqu’à 250 000 $ et même tripler en cas de récidive.

De nombreux pays comme la France ou l’Autriche et d’autres provinces comme le Manitoba et l’Ontario des mesures comme celles présentes dans ce projet de loi sont déjà en vigueur depuis plusieurs années.

«Juste une histoire comme Saint-Isidore l’an dernier, nous avons dû aller en cours avec la curatelle pour prouver qu’on devait agir et qu’on ne pouvait attendre. […] Ça avait été compliqué et coûté cher» rappelle Mme Hamel au sujet du drame qui avait eu lieu et des près de 70 chiens qui se trouvaient dans le chenil de l’homme impliqué, Martin Godin.

Un départ

Selon l’amie des animaux, s’il n’y avait pas de loi précise avant c’est qu’il n’y avait pas autant de problèmes. «Maintenant, les gens se servent des animaux pour la rentabilité financière. Ce qui tue présentement c’est Internet. Il y a une quantité phénoménale d’animaux à ventre et certains peuvent avoir subi certains actes de cruauté. Ça ouvre des portes à ces gens-là qui profitent de la naïveté des gens qui sont peu outillés pour adopter un animal comme il se doit».

Pour elle, le projet de loi du ministre Paradis n’est qu’un départ. «Le ministre a senti le besoin d’aider ce dossier parce que ça fait des années que rien ne change», ajoute-t-elle.

Pour l’instant, il n’y a toujours pas de mention dans le projet de loi des propriétaires de logements qui refusent les animaux. S’ils ont encore ce droit de refus, Mme Hamel rappelle qu’en cette période de déménagement, il y a des alternatives à l’abandon, comme de placer l’animal chez quelqu’un en attendant.

L’UPA en accord

L’Union des producteurs agricoles (UPA) pour sa part considère que le projet de loi visant l’amélioration de la situation juridique de l’animal offre la flexibilité nécessaire à la pratique de l’élevage, à l’intérieur du code existant.

Selon l’UPA, des codes pancanadiens sont déjà en vigueur dans la plupart des secteurs animaliers et qu’ils respectent déjà les dispositions du projet de loi 54. Pour l’organisme, c’est l’application de ces nouveaux règlements qui découleront du projet de loi qui sera déterminante.

Ils souhaitent des pénalités et des sanctions proportionnelles à la faute. Ce que prend en compte le projet de loi du ministre Paradis, incluant des amendes salées, pouvant augmenter en cas de récidive. Les récidivistes s’exposent même à des peines de prison pouvant aller jusqu’à 18 mois.

Pour l’UPA, le projet de loi démontre une préoccupation accrue pour le bien-être animal. Les citoyens veulent de plus en plus savoir que des pratiques sans cruauté sont légion dans l’élevage, le transport et l’abatage des animaux qui se retrouvent sur la table.

L’organisme ajoute que pour les éleveurs québécois, maltraiter un animal, peu importe les circonstances, constitue un geste inacceptable et doit être fortement réprimandé.