La stomie a changé la vie d’Andréanne Gousse
Andréanne Gousse, native de Notre-Dame-des-Pins, a pu reprendre le cours de sa vie en main grâce à une stomie dès l’âge de 19 ans. Cinq ans plus tard, elle valorise l’estime de soi des stomisés et aide les professionnels de la santé à mieux comprendre leur réalité.
Atteinte d’une colite ulcéreuse au colon à 18 ans, Andréeanne vivait un cauchemar. La médication forte changeait son aspect physique, et ne calmait pas du tout les symptômes de sa maladie. Ayant perdu plus d’une trentaine de livres et souffrant d’anémie, Andréanne s’est fait opérer après un an puisque sa condition précaire affectait toutes les sphères de sa vie sociale, professionnelle et affective.
«Je me sentais extrêmement faible. Je perdais totalement ma qualité de vie. Je ne pouvais plus rien faire. Seulement aller au restaurant était un stress. Au travail, il m’est déjà arrivé de m’échapper. Je faisais de l’incontinence. C’est vraiment ça qui m’a détruit. Avec ma stomie, j’ai repris le contrôle de ma vie. Ça m’a aidé à m’accepter plus rapidement», raconte la jeune femme.
Elle porte un sac, mais n’a plus besoin de se plier à aucune diète. «Je peux vivre normalement. J’ai complètement repris mes habitudes», dit-elle.
Andréanne est aussi copropriétaire et le visage de la jeune entreprise spécialisée dans les sous-vêtements pour stomisés, ANA. Depuis, elle multiplie les rencontres afin de valoriser les stomisés. «Parfois, il y a des personnes qui ne s’acceptent pas bien. Je les aide à cheminer dans ce processus», confie Andréanne.
Elle raconte aussi son histoire dans les hôpitaux et les CLSC afin d’outiller les professionnels de la santé dont les infirmières, qui ne sont pas souvent confrontés à rencontrer des stomisés. «Cela les aide à mieux les soigner. Je leur parle aussi beaucoup de la vie de couple. Les personnes stomisées sont vraiment craintives sur plusieurs sujets. De plus, l’estime de soi en prend souvent un coup. Mettre de l’avant tout ce qu’ils peuvent faire grâce à leur stomie. C’est important de penser à la personne stomisée, mais aussi au conjoint. Lui aussi a à vivre cette réalité», conclut cette dernière.
Il est aussi possible de suivre le blogue de l’entreprise ANA qui regorge de témoignages sur www.alternativeana.com.