L’AMDEQ peu surprise de la hausse des inspections

Le directeur général de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), Yves Servais, est loin d’être surpris de la hausse d’inspections ministérielles observée chez ses membres avec l’adoption de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme.

«Oui, nous nous faisons harceler par les inspecteurs du ministère de la Santé. C’est plate, mais il faut vivre avec les conséquences de vendre du tabac qui est un produit out. En 2016, il n’y a plus de raison d’ignorer la loi. Toutefois, la vente de tabac correspond à près de 30 % du chiffre d’affaires de nos membres. Il faut donc prendre les mesures nécessaires pour respecter la loi», commente M. Servais.

Les détaillants membres de l’AMDEQ vendent de moins en moins de tabac aux mineurs. Le taux de conformité est passé d’un peu plus de 40 % il y a huit ans à près de 83 % selon les plus récentes données fournies en commission parlementaire l’automne dernier. «Il y a toujours la place à l’amélioration, mais il y a de la sensibilisation qui est faite. La perfection sera difficile à atteindre», constate M. Servais.

Ce dernier cite en exemple que la Société des Alcools du Québec (SAQ) présentait un taux de conformité de 95 % avant sa plus récente campagne de sensibilisation à la télé. L’AMDEQ réclame un appui similaire de Québec afin de conscientiser les jeunes de 25 ans et moins à présenter une carte d’identité pour l’achat de tabac. C’est obligatoire depuis le 1er janvier dernier suite à l’adoption de la loi du 26 novembre.

Le meilleur remède est la prévention

L’AMDEQ a été proactive en offrant à ses détaillants et leurs employés une formation en ligne gratuite sur la vente de produits interdits aux mineurs. De plus, le regroupement a initié un service de visite mystère auquel les commerçants membres paient pour l’évaluation de leurs employés. «Même si nous questionnons parfois les méthodes d’inspection du ministère, il arrive par mégarde ou manque de vigilance qu’un employé ou un exploitant vende un produit du tabac à un mineur. Dans ces circonstances, certains détaillants qui avaient mis en place une série de mesures et de formations pour chaque nouvel employé ont pu être acquittés», souligne M. Servais.

D’ailleurs, il se réjouit que le gouvernement ait écouté leur recommandation de changer les sanctions lors d’une première condamnation. «L’amende est plus sévère passant de 500 $ à 2500 $, mais au moins il n’y a pas de suspension automatique d’un mois du permis de vente de tabac. Plusieurs de nos commerçants travaillent fort pour joindre les deux bouts», conclut Yves Servais.

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