L’annonce passe de travers pour Charles-Henri Lecours

Le ministre de l’Éducation, François Blais, a annoncé le 5 juin dernier l’abolition des élections scolaires, ce qui n’a pas plu aux commissaires et au président de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE), Charles-Henri Lecours.

Selon ce qu’a appris le président de la CSBE, M. Lecours, un projet de loi serait présenté en novembre ou décembre prochain. En ce qui concerne les commissaires, même s’ils ont été élus pour quatre ans, soit jusqu’en 2018, leur mandat se terminerait avant.

Le projet de loi va statuer sur les élections, les commissaires, la taxe scolaire, la décentralisation de pouvoirs supplémentaires et sur les fusions des commissions scolaires. Si le projet de loi est adopté, il serait opérationnel dès juillet 2016, car l’année financière des commissions scolaires se termine le 30 juin.

Il considère que l’annonce du ministre par le biais des médias est un manque de respect. «Nous on met beaucoup d’argent dans nos écoles pour lutter contre l’intimidation. Mais ce qu’ils font c’est de l’intimidation. J’aime pas vraiment ça», précise Charles-Henri Lecours. Il souligne tout de même que les commissaires, avec l’aide de la Fédération des commissions scolaires du Québec, ne se laisseront pas abattre sans rien faire.

Que dire aux jeunes?

Charles-Henri Lecours perçoit ce qui se passe en ce moment dans le monde de l’éducation comme un non-sens. «Quand je vais assermenter les jeunes pour les parlements étudiants, je leur dis qu’en démocratie, il faut de l’écoute, apprendre à écouter l’autre et qu’il y a des façons de s’exprimer en respectant l’autre. Qu’est-ce que je vais dire aux jeunes à l’avenir? Je vais leur dire qu’il y a d’autres élus qui peuvent vous abolir», se désole-t-il. 

M. Lecours le fera d’ailleurs savoir prochainement au ministre Blais par le biais d’une lettre. Malgré le manque de respect et le fait qu’il a de fortes chances de perdre son poste de président de la CSBE dans la prochaine année, M. Lecours indique qu’il est fier de la façon dont ses collègues commissaires et lui ont géré la commission scolaire ces 30 dernières années. Il ajoute qu’une étude réalisée il y a quelques années indiquait que la population était satisfaite de la CSBE, autant des résultats scolaires des élèves que de l’administration de leur taxe.